Un avion de l’US Navy, l’E-6B Mercury, conçu pour résister à une attaque nucléaire, a rencontré un adversaire plus fort que lui et pour le moins inattendu : un oiseau.
En effet, après qu’un simple oiseau a mis hors service l’un des quatre moteurs de l’aéronef, l’US Navy a déclaré qu’il s’agissait d’une « mésaventure de classe A », ce qui signifie que cet événement a causé plus de 2 millions de dollars de dommages, des décès ou des invalidités permanentes.
Le 2 octobre 2019, au cours d’une manœuvre où l’appareil atterrit puis redécolle sans s’arrêter complètement, « l’E-6B Mercury a heurté un oiseau (pas encore identifié) » a déclaré Tim Boulay, un porte-parole de la division aéronautique du Centre de combat aérien et naval. L’incident s’est produit à la base aérienne navale de Patuxent River, dans le Maryland (États-Unis).
Aucun blessé n’a été signalé (hormis le pauvre oiseau qui n’est plus) et l’avion a atterri sans encombre sur la piste de la base aérienne. À présent, l’engin a été réparé : « Le moteur a été remplacé et l’avion a été remis en service », a déclaré Boulay.
Cet événement impliquant un oiseau marque déjà le deuxième incident de classe A quant à ce type d’avion et ce, durant la même année. En effet, en février 2019, un autre E-6B Mercury s’est accidentellement accroché à un hangar tandis qu’il devait être déplacé à la base aérienne de Tinker, dans l’Oklahoma.
À savoir que l’E-6B est un Boeing 707 de style militaire qui sert de plate-forme de commandement et de communication aéroportée à la marine américaine en cas de guerre nucléaire. « Ses systèmes sont conçus pour survivre aux impulsions électromagnétiques des bombes nucléaires », selon un rapport du Centre pour l’intérêt national, un groupe de réflexion basé à Washington DC.
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Ce type d’aéronoef est également équipé d’un système de contrôle de lancement dit aéroporté et peut communiquer avec les sous-marins antimissiles balistiques, tout en élargissant sa mission aux missiles terrestres et aux bombardiers stratégiques dotés d’armes nucléaires.
Bien entendu, les impacts d’oiseaux sur les avions ne sont pas rares. En effet, selon le programme gouvernemental Department of Defence Partners in Flight (DoD PIF), chaque année, environ 3000 collisions avec des animaux sauvages sont signalées avec des aéronefs militaires, et plus de 2300 concernent les avions civils.
« La modification de l’habitat et le fait d’effrayer les oiseaux afin qu’ils quittent les pistes, font partie intégrante de la réponse, mais la compréhension du comportement et des mouvements des oiseaux en relation avec l’environnement de l’aérodrome et les itinéraires d’entraînement militaire des pilotes et des équipages d’aéronefs, sont également des facteurs cruciaux pour la réduction des impacts d’oiseaux », a expliqué le DoD PIF.
Divers programmes de prévention, notamment le Bild/Wildlife Aircraft Strike Program, ont étés mis en place dans le but de réduire le nombre de ces accidents.