Le patron et fondateur de SpaceX et de Tesla, Elon Musk, a admis qu’il y a « beaucoup de risques » concernant le lancement initial du lanceur lourd Falcon Heavy, de SpaceX.
C’est lors de la conférence International Space Station Research and Development qui a lieu cette semaine à Washington, aux États-Unis, que Musk a fourni des mises à jour très attendues quant à la prochaine mission de SpaceX vers Mars, expliquant que le voyage dépendait du succès du lanceur lourd Falcon Heavy.
Une fois lancée, avant la fin de l’année, Falcon Heavy sera la fusée opérationnelle la plus puissante au monde. Elle sera en effet capable de soulever plus de 54 tonnes, soit deux fois la charge utile de Delta IV Heavy, mais à un tiers du coût de cette dernière.
Le développement de la fusée n’a pas été chose aisée : en réalité, Musk a annoncé que c’était « bien, bien plus difficile » que prévu initialement par l’entreprise SpaceX. « [Falcon Heavy] nécessite l’allumage simultané de 27 fusées de classe orbitale », a-t-il annoncé. De ce fait, Musk a ajouté qu’il y avait un « risque élevé associé à Falcon Heavy ».
C’est pour cette raison qu’il place la barre assez bas en termes de réussite quant aux lancements initiaux : « Il y a de réelles chances que Falcon Heavy n’entre pas en orbite. J’espère qu’il sera suffisamment éloigné de la plate-forme de lancement pour ne pas lui causer de dommages – je considérerais cela comme une victoire », a-t-il expliqué.
Les problèmes liés aux lancements initiaux ne sont en général pas dus à des défauts des fusées, mais du processus de lancement lui-même. « Falcon Heavy sera un excellent véhicule. Il n’y a simplement pas grand chose que nous pouvons tester au sol », a annoncé Musk. SpaceX a déjà connu certains échecs par le passé, ce qui a mené Musk à dire que les membres d’équipage qui seront présents pour le lancement de Falcon Heavy seront sans aucun doute « Courageux. Très braves ».
D’autres « braves » explorateurs de SpaceX pourront éventuellement faire un voyage à bord du Crew Dragon de l’entreprise, également connu sous le nom de Dragon 2. Jusqu’à présent, le vaisseau spatial Dragon n’a été utilisé que pour le transport de marchandises, mais le concept de la fusée est en cours de modification, afin de pouvoir soutenir des missions avec équipage.
De plus, Dragon 2 pourrait même faire voyager Musk jusqu’à la Station Spatiale Internationale (ISS) : « Je voudrais le faire à un moment donné. En supposant que les choses fonctionnent, oui, peut-être dans trois ou quatre ans », a-t-il annoncé lors de la conférence, lorsqu’on lui a demandé s’il souhaiterait visiter l’ISS un jour.
L’équipage de Dragon 2 prévoit également de tester les capacités d’amarrage automatique de la fusée. En effet, actuellement, pour que le vaisseau puisse se rattacher à l’ISS, un bras robotisé de la station spatiale doit être utilisé.
Selon Musk, pour que le public soit encore plus enthousiaste quant à toutes ces missions spatiales, il faudrait « avoir une base sur la Lune. Avoir une présence permanente sur un autre corps céleste », a-t-il déclaré. « C’est la continuation du rêve d’Apollo ! », a-t-il ajouté.
Tandis que certains pays (notamment la Chine ainsi que des pays européens) déjà en course pour construire la première base lunaire ont annoncé qu’ils s’engageaient dans une collaboration internationale afin de réaliser le Moon Village. Reste à voir si Musk se joindra à eux, ou les surpassera dans cette course.
Concernant de plus amples informations quant à la mission de SpaceX vers Mars, celles-ci arriveront probablement dans le courant du mois de septembre 2017. En effet, Musk prévoit de dévoiler des informations, peut-être sous la forme d’une révision de son plan détaillé afin de faire de l’humanité, une espèce multi-planétaire.
Les efforts de SpaceX sont à présent d’une importance capitale, compte tenu de l’état budgétaire de la NASA qui ne peut pas se permettre de mener les travaux nécessaires afin de pouvoir envoyer des êtres humains vers la planète rouge.