L’axolotl est un animal fort particulier : il possède des capacités de régénération sans précédent. L’Axolotl, de son nom scientifique Ambystoma mexicanum, est une espèce de salamandre. Perdre un membre, une partie du cœur ou même une grande partie de son cerveau n’est absolument pas un problème pour cet animal. Ils repoussent.
« Il régénère presque n’importe quoi, suite à presque toutes sortes de blessures non mortelles », a déclaré Parker Flowers, associé postdoctoral au laboratoire de Craig Crews, professeur de biologie moléculaire et cellulaire, du développement, de chimie et de pharmacologie.
Si les scientifiques réussissent à découvrir la base génétique de cette incroyable capacité de l’axolotl à se régénérer, ils pourraient bien trouver, par la suite, des moyens de restaurer les tissus endommagés chez l’Homme. Malheureusement, les chercheurs ont été contrecarrés dans cette tentative, par une autre particularité de l’axolotl : ce dernier possède le plus grand génome de tous les animaux séquencés à ce jour, 10 fois plus grand que celui des humains.
Mais à présent, Flowers et ses collègues ont trouvé un moyen ingénieux de contourner le génome complexe de l’animal pour identifier au moins deux gènes impliqués dans la régénération.
C’est notamment l’avènement de nouvelles technologies de séquençage et de technologie d’édition de gènes qui a permis aux chercheurs de dresser une liste de centaines de gènes candidats qui pourraient être responsables de la régénération des membres. Cependant, la taille conséquente du génome de l’axolotl, peuplé de vastes zones d’étirements répétés d’ADN, a rendu difficile l’étude de la fonction de ces gènes.
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Mais les scientifiques ne désespèrent pas. Flowers et Lucas Sanor, un ancien étudiant diplômé du laboratoire et co-auteur de l’étude, ont utilisé des techniques d’édition de gènes dans un processus en plusieurs étapes pour créer essentiellement des marqueurs capables de suivre 25 gènes soupçonnés d’être impliqués dans la régénération des membres.
Cette méthode leur a déjà permis d’identifier deux gènes dans le blastème (une masse de cellules en division qui se forment au site d’un membre sectionné), qui étaient également responsables de la régénération partielle de la queue de l’axolotl.
Selon les chercheurs, étant donné que les humains possèdent des gènes similaires, les scientifiques pourraient bien un jour découvrir comment les activer pour accélérer la réparation des plaies ou régénérer des tissus, voire des membres entiers.