Des chercheurs ont récolté les données d’émissions de gaz à effet de serre dues aux trajets domicile-travail dans l’ensemble du globe afin de les afficher avec précision sur des cartes, et le résultat, atteignant une haute résolution, est bluffant. Selon les chercheurs, ces cartes pourraient aider les gouvernements à évaluer rapidement l’impact des politiques écologiques.
Zhu Liu, de l’université Tsinghua de Pékin (Chine) et ses collègues, ont combiné des données provenant de diverses sources pour fournir des cartes mondiales quotidiennes des émissions de carbone avec une résolution de 10 kilomètres.
Les chercheurs ont utilisé des inventaires d’émissions au niveau des pays, des données provenant de sites industriels et de centrales électriques, des mesures satellitaires du dioxyde d’azote et des estimations de modélisation. Les détails de la méthode ont été publiés sur le serveur de préimpression arXiv.
Arborez un message climatique percutant 🌍
Des cartes de suivi en temps réel avec des données mises à jour régulièrement
Ils ont ainsi pu évaluer les différences entre les émissions de carbone des transports terrestres le week-end et en semaine, et ont constaté que les émissions déclinent le week-end en raison de la diminution des navetteurs, ce qui correspond aux attentes.
La différence entre le week-end et la semaine était plus faible en 2020 qu’en 2019 en raison des fermetures et des politiques de travail à domicile mises en place pendant la pandémie de coronavirus. La COVID-19 a réduit les émissions de carbone durant les jours de semaine, selon Liu, rendant le « mode de vie des jours de semaine plus semblable à celui des week-ends ».
Liu et ses collègues prévoient de mettre régulièrement à jour l’ensemble des données, ce qui donnera une image en temps quasi réel de l’impact des changements de politiques sur les émissions. Ajay Gambhir, de l’Imperial College de Londres, estime que ces informations pourraient inciter les gouvernements à encourager les modes de travail flexibles (comme le télétravail) à long terme.
Selon Ajay Gambhir, il existe « clairement une tension » entre le désir des gouvernements de soutenir les activités commerciales des centres-villes et la nécessité d’atteindre les objectifs législatifs de réduction nette des émissions de carbone. « Il faut souvent des années pour voir quel est l’impact d’une politique particulière en matière de réduction des émissions », explique-t-il. « Il se pourrait bien que ce type de données constitue une force compensatrice ».