Suite aux deux séismes majeurs ayant eu lieu près de Ridgecrest, en Californie, certaines infrastructures et terres ont été endommagées, mais lors de tels événements, la croûte terrestre peut également subir des altérations subtiles sur de plus ou moins longues distances.
La Californie est une terre façonnée par l’activité sismique. Comme d’autres zones propices aux tremblements de terre à travers le globe, son histoire sismique est clairement écrite dans son paysage sous la forme de fissures et de plis.
Lors des deux récents séismes majeurs, la croûte terrestre a été endommagée de manière si subtile que pour visualiser les altérations, il a été nécessaire de faire appel à un type de technologie de sondage en orbite utilisé par la NASA.
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Pour rappel, c’est la semaine dernière qu’un tremblement de terre de magnitude 6.4 a fait trembler le sol à quelques centaines de kilomètres au nord-est de Los Angeles, près de Ridgecrest. Seulement un jour plus tard, un séisme encore plus important a eu lieu, affichant 7.1 sur l’échelle de Richter. Il s’agit des deux plus grands séismes que le sud de l’État ait connus depuis des décennies.
Une équipe de recherche de la NASA a utilisé les données recueillies par un radar à synthèse d’ouverture, un appareil produisant des images de télédétection haute résolution, pour se faire une meilleure idée des changements subtiles dans la croûte terrestre, causés par les différents séismes et les milliers de répliques qui les ont suivis.
Cette étude a été faite dans le cadre de l’Advanced Rapid Imaging and Analysis (ARIA) (Imagerie et analyse rapide avancée), un projet issu de la collaboration entre le JPL et Caltech afin d’exploiter la télédétection radar et optique ainsi que les observations GPS et sismiques à des fins scientifiques et de réaction aux dangers.
Placée sur le satellite ALOS-2 lancé par l’agence spatiale japonaise JAXA, le radar utilise son mouvement pour relever des détails dans le paysage, en deux et trois dimensions. Les images capturées avant les tremblements de terre ont été comparées à celles d’après, produisant une carte des variations d’élévation de la surface, avec une précision de quelques centimètres seulement.
Différentes couleurs ont ensuite été appliquées pour mettre en évidence ces déplacements infimes sur une vaste zone. Cela a permis de produire un spectre d’ondes autrement impossible à établir au niveau du sol. Dans la carte finale (ci-dessus), chaque couleur différente représente 12 centimètres de soulèvement ou d’affaissement dans le paysage, avec des traces de fissures dans les lignes coupant les franges de certaines couleurs.
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La carte pourrait être un moyen utile d’identifier les régions susceptibles de contenir des dommages encore à découvrir, telles que des canalisations brisées, des routes isolées ou même des glissements de terrain à risque.
Heureusement, l’épicentre de chaque séisme se trouvait dans une région éloignée. Aucun décès n’a été signalé malgré leur puissance remarquable, mais cette distance ne rend pas ces événements moins menaçants pour les habitants de l’est lointain de la Californie.
Ils se sont produits dans ce que l’on appelle la zone de cisaillement de l’est de la Californie ; une zone comportant des failles causées par les mouvements tectoniques plus à l’ouest, qui se distingue des autres zones de failles au niveau de la structure.
Bien que les chercheurs aient une assez bonne compréhension des limites entre les plaques, ces failles faiblement reliées sont moins explorées. Le tremblement de terre du 4 juillet reflète la nature sismique étrange de la région, résultant d’un décalage simultané de deux failles se croisant à angle droit. De telles données issues des analyses radar pourraient donc aider à obtenir des informations supplémentaires importantes concernant la nature complexe du système.