Changement climatique : pour préserver la planète, il est impératif de limiter la hausse des températures à 1.5 °C

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Dans quelques jours, les membres des Nations Unies se réuniront à New-York pour tenir un sommet d’urgence sur le changement climatique et les actions à prendre. Pour souligner l’urgence des décisions qui devront se dégager de cette réunion, une équipe internationale de climatologues a publié une étude exhaustive sur les conséquences actuelles du changement climatique et ses effets futurs dans le cas où les températures continueraient d’augmenter. Ils soulignent l’urgence de la mise en place de plans d’actions immédiats en décrivant la menace de plus en plus importante planant sur les écosystèmes déjà considérablement atteints.

Un groupe important de climatologues internationaux met en garde sur le besoin immédiat de stratégies à grande échelle afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’éviter les « circonstances catastrophiques » qui menacent toutes les régions du monde. Dans un article publié dans la revue Science, 21 chercheurs de 14 pays ont déclaré que les changements climatiques causaient déjà plus de dégâts à la planète que ne l’avaient prévu les scientifiques, mettant ainsi tout en péril, de l’approvisionnement alimentaire à l’existence des nations insulaires.

Les vagues de chaleur s’intensifient en Amérique du Nord et en Europe. Les vagues de chaleur sous-marines tuent les habitats en eau profonde et les récifs coralliens. Les populations d’insectes diminuent, menaçant la stabilité de la chaîne alimentaire, et des incendies de forêt plus importants et plus fréquents, tels que les incendies qui ont tué plus de 100 personnes en Californie depuis 2017, détruisent des forêts et des communautés à travers le monde.

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Les conséquences de l’élévation des températures sont multiples, des la multiplication des incendies (A) à l’effritement et la fonte des glaces (B), en passant par la recrudescence des inondations (C) et des changements profonds dans les modes de reproduction de plusieurs animaux (D). Crédits : O. Hoegh-Guldberg et al. 2019

« Toutes ces choses se passent plus vite que prévu » déclare Rachel Warren, professeur de changement global et de biologie environnementale à l’université d’East Anglia au Royaume-Uni. « Il y a plus d’inondations, plus de feux de forêts, plus d’élévation du niveau de la mer, plus de fonte des glaces ».

Limiter le réchauffement climatique a +1.5 °C d’ici 2100

L’article arrive quatre jours avant que les Nations Unies organisent leur Sommet pour l’action pour le climat à New York pour traiter de ce qu’elles appellent « l’urgence climatique mondiale ». Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a invité les dirigeants mondiaux à présenter des « plans réalistes » pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 45% au cours de la prochaine décennie.

Le document scientifique souligne l’urgence. Il exhorte la communauté internationale à limiter le réchauffement climatique à 1.5 °C d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels et met en garde contre les dommages généralisés si la température moyenne à la surface de la planète augmente de 2 °C au cours de cette période. Des investissements coûtant entre 2000 et 4500 milliards de dollars par an pourraient empêcher une augmentation de la température de 2 °C et éviter des dommages de 500’000 milliards de dollars d’ici 2200.

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Ce graphique montre que des actions immédiates peuvent encore stabiliser voire réduire les températures globales. Les technologies nécessaires pour réduire le risque d’irréversibilité (« overshoot ») sont déjà disponibles. Crédits : O. Hoegh-Guldberg/ Science

Il s’appuie largement sur un rapport spécial publié en octobre par le Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques des Nations unies, qui mettait en garde contre le danger de températures mondiales supérieures de 2 °C à celles enregistrées de 1850 à 1900. L’auteur principal du document, Ove Hoegh-Guldberg, est directeur du Global Change Institute de l’Université du Queensland en Australie et a également été l’auteur principal du rapport spécial du GIEC (Climatewire, 15 octobre 2018).

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« Nous essayons de changer le message de « Cela va arriver » en « Ceci est déjà en train de se produire » et pour éviter que cela ne s’aggrave, il faut agir davantage. Les scientifiques sont très très préoccupés. La situation pour les humains et les écosystèmes sera vraiment très sombre si nous ne réalisons pas cela » explique Warren.

Des écosystèmes fortement lésés par la hausse des températures

Les pays se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris signé en 2015, mais ces engagements se révèlent inadéquats, selon Warren. S’appuyant sur 73 documents et études, publiés pour la plupart au cours des deux dernières années, l’équipe internationale de climatologues décrit les dégâts considérables causés par la hausse des températures globales d’1 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

« Des changements profonds et fondamentaux sont en cours au sein des écosystèmes avec seulement 1 °C de réchauffement de la planète à ce jour » indiquent les chercheurs. Le document souligne que le changement climatique met les gens en danger en intensifiant les ouragans, les vagues de chaleur et la sécheresse, et en réduisant les rendements agricoles, les réserves de fruits de mer et l’eau douce.

Les changements climatiques mettent également en péril des écosystèmes tels que les récifs coralliens, qui ont déjà subi des dommages considérables. Une augmentation de la température de 1.5 °C nécessitera une « adaptation poussée », indique le document, ajoutant qu’« il existe des limites à l’adaptation… et qu’il pourrait ne pas être possible de protéger toutes les régions côtières de l’érosion et de la perte de terres ».

Sources : Science

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