Des chercheurs ont mis au point un vaccin révolutionnaire contre la polyarthrite rhumatoïde

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Les maladies auto-immunes sont un domaine d’étude fructueux ces dernières années, avec notamment la mise au point de nouveaux traitements potentiels contre certaines maladies très invalidantes telles que la polyarthrite rhumatoïde, qui serait entre autres liée à un déséquilibre du microbiote intestinal selon une récente découverte. Récemment, des chercheurs ont révélé le potentiel énorme d’un nouveau traitement pour la polyarthrite rhumatoïde, basé sur l’administration d’un vaccin ciblant une protéine qui serait impliquée dans un certain nombre de maladies auto-immunes. Cerise sur le gâteau : le mécanisme clé a été découvert par sérendipité.

La nouvelle stratégie de traitement s’est montrée prometteuse lors d’essais préliminaires sur des animaux. Les chercheurs envisagent maintenant de mener des essais précliniques. Le traitement s’articule autour d’une protéine appelée 14-3-3 zeta. Ritu Chakravarti, auteur principal de la nouvelle étude, étudie la 14-3-3 zeta depuis plusieurs années en raison de son rôle présumé dans un certain nombre de maladies auto-immunes.

L’hypothèse initiale était que cette protéine jouait un rôle important dans l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde. Si elle déclenchait la maladie, l’élimination du gène dans les modèles de souris arthritiques devait empêcher l’apparition de la maladie. Mais à la surprise des chercheurs, c’est exactement le contraire qui s’est produit.

Anticorps anti-14-3-3 zêta, un rôle clé dans le développement de la maladie

Dans une expérience, lorsque des souris ont été privées de la protéine 14-3-3 zeta, la progression de la maladie induite s’est accélérée. Plus précisément, les chercheurs ont constaté que l’arthrite semblait se développer chez les animaux parallèlement à la perte d’anticorps anti-14-3-3 zêta.

L’équipe de recherche a donc mis au point un nouveau vaccin à base de protéines pour stimuler la production d’anticorps anti-14-3-3 zeta et a réussi à prévenir le développement de la maladie dans plusieurs modèles animaux. Les détails ont été publiés dans la revue PNAS.

Actuellement, la polyarthrite rhumatoïde est principalement traitée par des corticostéroïdes, des médicaments immunosuppresseurs à large spectre ou des biothérapies plus récentes et plus ciblées, focalisées sur un processus inflammatoire spécifique. Si ces traitements peuvent soulager la douleur et ralentir la progression de la maladie, ils peuvent aussi rendre les patients plus vulnérables aux infections et, dans le cas des biothérapies, ils peuvent être très coûteux.

lien desequilibre microbiote intestinal et polyarthrite rhumatoide
Radiographie en couleur des mains d’une patiente de 81 ans souffrant de polyarthrite rhumatoïde. © Science Photo Library/Science Source

« À notre heureuse surprise, la polyarthrite rhumatoïde a totalement disparu chez les animaux qui ont reçu notre vaccin », déclare Chakravarti. « Parfois, il n’y a pas de meilleur moyen que la sérendipité. Nous sommes tombés sur un ‘mauvais résultat’, mais il s’est avéré être le meilleur. Ce genre de découvertes scientifiques est très important dans ce domaine ».

La recherche n’en est qu’à ses débuts, des études de sécurité et de toxicité devant encore être menées. Cela signifie que l’on ne sait pas si ce type de thérapie vaccinale prophylactique est sûr chez l’Homme, mais Chakravarti est optimiste. Selon elle, ces résultats ouvrent une voie entièrement nouvelle pour la recherche future de nouveaux traitements contre l’arthrite.

« Depuis de nombreuses années, nous n’avons pas fait de découvertes vraiment importantes en matière de traitement ou de prévention de la polyarthrite rhumatoïde », déclare Chakravarti. « Notre approche est complètement différente. Il s’agit d’une stratégie vaccinale basée sur une nouvelle cible qui, nous l’espérons, pourra traiter ou prévenir la polyarthrite rhumatoïde. Le potentiel ici est énorme ».

Les chercheurs ont déposé une demande de brevet sur la base de leur découverte et cherchent activement des partenaires de l’industrie pharmaceutique pour soutenir les futures études de sécurité et de toxicité, dans l’espoir de mettre en place un essai préclinique le plus rapidement possible.

Source : PNAS

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