Depuis quelques années, l’essor de la Chine dans le domaine de l’exploration spatiale ne semble pas montrer de signes de fatigue. Après avoir lancé plusieurs satellites, des sondes spatiales, puis deux atterrisseurs sur la Lune, la CNSA commence à prendre une place prépondérante parmi les agences spatiales. Récemment, le pays a réalisé un nouvel exploit technologique en faisant voler et atterrir avec succès leur premier engin spatial réutilisable, lancé via une fusée Long March-2F. Une véritable avancée qui hisse la Chine au podium des quelques rares acteurs à avoir développé avec succès des vaisseaux réutilisables.
Le gouvernement chinois a annoncé une première : il a réussi à faire atterrir un vaisseau spatial réutilisable en toute sécurité sur Terre après avoir passé deux jours en orbite. L’engin spatial — appelé Chongfu Shiyong Shiyan Hangtian Qi (CSSHQ) — a été lancé le 4 septembre sur un transporteur Long March-2F depuis le centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine.
Il était en orbite pendant deux jours (bien que sa mission en orbite soit inconnue), puis est retourné à Jiuquan dimanche, comme prévu. L’agence de presse gouvernementale Xinhua a publié quelques autres détails sur ce programme militaire chinois secret. Si tout cela se concrétise, le CSSHQ sera le premier vaisseau spatial réutilisable de Chine — un exploit, étant donné que seule une poignée d’entreprises ont produit des engins spatiaux réutilisables, des premiers étages et des capsules d’équipage, dont la plupart sont américains.
At the Jiuquan cosmodrome in northwestern China, preparations are underway for the launch of the Long March 2F rocket. Perhaps a prototype of a reusable spacecraft, an analogue of the Boeing X-37(OTV) or Space Rider, will be tested. #China #Asia #Space #news #rocket pic.twitter.com/0ljOduTChG
— Smith Gaski (@Smit_Gaski) March 4, 2020
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Engins réutilisables : un moyen de réduire le coût des lancements
Considérant qu’un seul lancement de fusée peut coûter des dizaines de millions de dollars, les pièces réutilisables sont destinées à permettre aux entreprises — ou dans ce cas aux pays — de réduire potentiellement le coût d’un lancement. Il est important de noter cependant que, malgré les meilleures intentions, la réutilisabilité des engins spatiaux et de leurs pièces ne signifie pas nécessairement qu’ils coûtent moins cher.
La navette spatiale de la NASA a été le premier véhicule de lancement partiellement réutilisable, mais elle n’a pas réussi à rendre le processus de lancement moins cher que les systèmes de lancement non durables. La Long March-2F (ou « Shenjian », signifiant Flèche divine) est la fusée non réutilisable utilisée pour lancer le CSSHQ en orbite. La Chine a utilisé cette fusée pour lancer 14 missions depuis 1999 et pour des missions avec équipage depuis 2003.
Certains rapports suggèrent que le CSSHQ serait un avion spatial (Shenlong), mais cela reste à confirmer. « Ce vol réussi a marqué la percée du pays dans la recherche d’engins spatiaux réutilisables, et devrait offrir un transport aller-retour pratique et à faible coût pour l’utilisation pacifique de l’espace ».