Le vaisseau spatial chinois Chang’e 4 atterrit avec succès sur la face cachée de la Lune et renvoie les premières images

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Vue issue d'une simulation, montrant l'atterrisseur juste après l'alunissage sur la face cachée. | CNSA
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La sonde chinoise Chang’e-4 a atterri avec succès sur la face cachée de la Lune tôt ce matin, réalisant une première mondiale dans l’exploration lunaire. Les médias chinois ont confirmé que l’alunissage avait eu lieu à 10h26, heure de Beijing. Plus tard dans la journée, l’Administration spatiale nationale de Chine a publié les premiers clichés rapprochés de la surface lunaire la plus éloignée de la Terre, soit la fameuse « face cachée ».

Il y a quelques semaines, nous vous annoncions que la sonde spatiale lunaire chinoise Chang’e-4 s’était placée avec succès en orbite autour de la Lune, et aujourd’hui, nous vous informons avec joie et enthousiasme que cette dernière est bien arrivée à destination, après un voyage ayant duré 26 jours au total et marqué par une phase finale critique mais couronnée de succès, l’alunissage.

« C’est une étape importante pour le projet d’exploration lunaire de la Chine », a déclaré Yang Yuguang, de la China Aerospace Science & Industry Corporation à Beijing, au China Global Television Network, un groupe de chaînes de télévision internationales contrôlé par l’État.

Une invitation à rêver, prête à être portée.
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Une photo prise ce matin depuis la face lunaire la plus éloignée, par la sonde Chang’e 4. Crédits : China National Space Administration/Xinhua News Agency

Chang’e-4 a été lancé le 8 décembre 2018 depuis le centre de lancement de satellites de Xichang, dans la province du Sichuan. Le site d’atterrissage choisis par les équipes du projet se trouve dans le cratère Von Kármán, au sud-est de la Mare Ingenii, exactement à 177.6 degrés de longitude est et 45.5 degrés de latitude sud. L’atterrisseur transporte également un rover qui devrait être déployé vendredi.

Mise à jour : le rover a bien été déployé ! Il évolue maintenant à la surface de la Lune :

Le cratère en question (Von Kármán) a probablement été formé par un astéroïde géant, qui aurait pu amener des matériaux du manteau supérieur de la Lune jusqu’à la surface. Étudier des échantillons prélevés à cet endroit pourrait offrir aux scientifiques l’occasion d’en apprendre davantage sur la composition interne de la Lune.


La face cachée de notre satellite naturel possède une croûte bien plus épaisse et plus ancienne que son côté opposé, et est marquée de cratères plus nombreux et plus profonds, où de grandes plaines sombres appelées maria lunaires — de larges et sombres plaines basaltiques, formées par d’anciennes coulées de lave, ont gommé une bonne partie des cratères. Les observations de Chang’e-4 pourraient également fournir des indices sur les processus à l’origine de ces différences.

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L’atterrisseur transporte des caméras pour l’observation du terrain et un spectromètre basse fréquence pour étudier les sursauts solaires. Le mobile dispose d’une caméra panoramique, d’un spectromètre permettant d’identifier les matériaux de surface et d’un radar pénétrant dans le sol, pour sonder les structures souterraines.

La Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Arabie saoudite ont fourni des instruments qui mesureront le rayonnement et utiliseront la radioastronomie à basse fréquence pour écouter les faibles signaux persistants dans le cosmos depuis, entre autres, la formation des premières étoiles de l’univers. L’atterrisseur comporte également une minuscule biosphère mise au point par des universités chinoises, dans le but d’étudier l’interaction en faible gravité d’un certain nombre de plantes et de vers à soie.

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Simulation de l’atterrissage de la sonde lunaire Chang’e-4 dans le cratère Von Kármán, sur un écran du Centre de contrôle aérospatial de Beijing (Chine), le 3 janvier 2019. Crédits : Xinhua

Se rendre de l’autre côté de la Lune pose des problèmes techniques non négligeables. En effet, les communications directes avec les satellites de l’autre côté sont bloquées par la Lune elle-même. Pour cette raison, les 27 précédents alunissages ne se sont jamais faits sur cette face cachée.

Pour pallier ce problème, la Chine a placé en mai 2018, un satellite de communication relais appelé Queqiao dans une boucle située 65’000 kilomètres de la surface lunaire, au point 2 de Lagrange (Terre-Lune) L2, un emplacement gravitationnellement équilibré à partir duquel la sonde peut échanger des signaux simultanément avec la Terre et la Lune. Jusqu’à présent, le système de relais semble bien fonctionner.

Le programme lunaire chinois a débuté avec les observatoires en orbite Chang’e 1 et 2, respectivement en 2007 et en 2010. Il s’est poursuivi avec un atterrisseur côté proche, Chang’e-3 (2013). À savoir que ces missions portent le nom d’une déesse de la Lune chinoise, la déesse Chang’e (嫦娥).

Le pays s’attaquera ensuite au défi de retourner des échantillons sur Terre depuis la Lune avec Chang’e-5, dont le lancement est prévu pour plus tard cette année. L’engin va tenter de récupérer jusqu’à 2 kg de sol et de roches dans l’Oceanus Procellarum, une vaste maria lunaire qui n’a encore été visitée par aucun engin spatial. La Chine étudie également la possibilité d’effectuer d’éventuels atterrissages lunaires habités dès 2025.

Ci-dessous, un récapitulatif de la mission : 

Source : China Daily

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