Lors de la conférence GTC 2024 menée par NVIDIA, l’entreprise a dévoilé de nombreuses technologies innovantes, dont l’IA multimodale GR00T dédiée aux robots humanoïdes et la puce Jetson Thor. En plus de ces nouveautés, le PDG a également partagé sa vision de l’avenir des IA génératives. Il estime que dans dix ans au plus, ces technologies seront capables de créer des jeux vidéo réalistes de toute pièce, pixel par pixel, sur la base de seulement quelques invites textuelles.
Avec son ascension spectaculaire au cours des dernières années, l’IA a été massivement adoptée dans de nombreux secteurs, et l’industrie du jeu vidéo n’en fait pas exception. Selon un rapport, 62 % des studios de jeux vidéo intègrent désormais l’IA dans leur flux de travail en vue de réduire les coûts tout en augmentant la productivité.
Dans ces entreprises, les développeurs seraient même devenus presque dépendants de l’IA. Ils s’en servent pour diverses tâches, dont le prototypage, la mise à plat d’idées, la création d’actifs ou la programmation. Sans compter qu’à mesure qu’elles gagneront en performances, les IA aideront dans de plus en plus de process créatifs. Étant donné la vitesse à laquelle ils évoluent, ces systèmes pourraient même un jour générer des jeux vidéo réalistes de toute pièce. C’est en tout cas ce qu’estime le PDG de NVIDIA, Jensen Huang. Il a même affirmé lors de la conférence GTC 2024 que cela pourrait se produire dans seulement cinq à dix ans.
L’évolution du rôle des GPU dans la création digitale
Depuis leur avènement, les GPU sont utilisés pour produire le rendu par tramage des images des jeux vidéo. Cette technique consiste à construire les images pixel par pixel afin de produire une scène complète que l’on voit à l’écran. Les capacités de ces processeurs graphiques ont été enrichies par la technologie de « ray tracing », qui leur permet de créer des effets visuels réalistes comme les reflets, les ombres et la réfraction. Depuis peu, les GPUs se sont vus attribuer de nouveaux rôles, dont l’IA. Ils alimentent désormais le développement et l’exécution de réseaux neuronaux, qui sont de plus en plus complexes et gourmands en puissance de calcul.
Dans un discours rapporté par le site Tom’s Hardware, Jensen envisage ainsi un avenir dans lequel les avancées de l’IA combinée à celles des GPU pourraient aboutir à la génération d’images de synthèse de toute pièce dans un cadre interactif. Dans un tel processus, les GPU ne serviraient pas simplement à améliorer et accélérer le rendu graphique existant, mais également à en créer de toute pièce. À ce stade, l’IA pourrait par exemple générer un environnement de jeu complet sans qu’une intervention humaine soit nécessaire.
Générer des jeux complets avec l’IA d’ici quelques années ?
En répondant à l’une des questions des journalistes, Huang a ainsi avancé que l’IA pourrait être en mesure de générer des jeux vidéo complets d’ici cinq à dix ans. Cette estimation s’appuie sur l’évolution rapide de la technologie. Pour illustrer sa réponse sur ce sujet, le PDG de NVIDIA évoque la « courbe en S ». Dans le domaine de la technologie, il s’agit d’un concept qui illustre le cycle de vie d’une technologie, de sa création et son développement initial à sa maturité.
La courbe en S est composée d’une phase d’adoption, d’une phase de croissance et d’une phase de maturation. Selon Huang, pour la plupart des technologies, la période complète d’adoption jusqu’à la maturité ne dépasse généralement pas une décennie, une fois que la technologie devient pratiquement utile. En se basant sur la réalité actuelle, il pense ainsi que les technologies d’IA générative capables de générer des images et des vidéos sont déjà dans la phase de croissance et que d’ici dix ans, la technologie atteindra l’autre « bout de la courbe en S ».