Presbytie : un nouveau collyre améliore la vision sans recours aux lunettes ou à la chirurgie

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La presbytie, ou vision de près floue liée à l’âge, est une affection courante et progressive qui réduit la capacité de l’œil à focaliser sur des objets proches, affectant la plupart des adultes de plus de 45 ans. Récemment, Allergan, une filiale d’AbbVie, a annoncé que la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé l’utilisation du premier collyre, nommé VUITY, pouvant compenser la presbytie — sans lunettes ou lentilles correctrices. Explications.

La presbytie affecte plus d’un milliard de personnes dans le monde. Dans un œil non presbyte, la lentille derrière l’iris (le cristallin) peut changer de forme aisément et concentrer la lumière sur la rétine, ce qui permet une vision nette de près comme de loin. Dans un œil presbyte, le cristallin durcit et ne change pas de forme aussi facilement, ce qui rend difficile la mise au point sur des objets proches. La presbytie peut être diagnostiquée par un ophtalmologue ou un opticien. Le « traitement » habituel est l’utilisation de lunettes, de lentilles de contact ou d’une chirurgie oculaire.

Dans un communiqué, Michael Severino, président d’AbbVie, déclare : « La plupart des adultes font face à la presbytie ou à des difficultés de vision de près à mesure que nous vieillissons. À partir de 40 ans environ, beaucoup se retrouvent à utiliser des lunettes de lecture, à tenir le texte plus loin ou même à augmenter la taille de la police et l’éclairage des écrans pour essayer de voir plus clairement ». Cette technologie pourrait donc permettre à de nombreuses personnes de compenser leur presbytie de manière beaucoup plus simple. Mais comment cela fonctionne-t-il ?

1 goutte de collyre = 6 à 10 heures d’action

VUITY est présenté comme le premier traitement contre la presbytie approuvé par la FDA. Il peut être délivré sur ordonnance d’un ophtalmologue ou d’un optométriste dans les pharmacies américaines. Ce collyre est formulé à base de pilocarpine (une substance déjà utilisée dans le traitement du glaucome) et utilise une technologie mise au point par Allergan pour s’adapter au pH du film lacrymal (pHast™). Il utilise la propre capacité de l’œil à réduire la taille de la pupille, améliorant la vision de près et intermédiaire, tout en maintenant la vision de loin.

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Flacon de collyre VUITY. © ALLERGAN

En effet, il faut savoir que pour produire une image claire, les yeux doivent s’adapter à la distance d’un objet via trois étapes, s’il est proche. Dans un premier temps, les yeux pointent vers l’objet puis le cristallin change de forme et les pupilles se contractent. Le changement de forme de la pupille est effectué par de petits muscles oculaires qui se contractent pour rendre le cristallin plus épais (vision de près). En effet, plus le cristallin est épais, plus la lumière est réfractée lors de son passage. En même temps, les pupilles se contractent pour bloquer une partie de la lumière entrante provenant d’autres objets au loin. Lorsque la lumière rebondit sur un objet et pénètre dans l’œil, les rayons lumineux au centre fournissent une image claire. Bloquer la lumière diffusée en resserrant la pupille aide à affiner l’image des objets proches.

Jag Dosanjh, vice-président directeur de la thérapeutique médicale chez Allergan, souligne : « Nous sommes ravis de pouvoir commercialiser ce traitement, le premier du genre, plus tôt que prévu pour les millions d’Américains presbytes qui pourraient en bénéficier. Cette innovation importante dans le domaine de la santé oculaire liée à l’âge reflète notre engagement à faire progresser les soins de la vue et élargit notre portefeuille de traitements de premier plan pour les prestataires de soins oculaires et leurs patients ».

Le programme de développement clinique de VUITY

L’approbation de VUITY par la FDA en octobre 2021 est basée sur les données de deux études cliniques pivots de phase 3, GEMINI 1 et GEMINI 2, qui ont évalué l’efficacité, l’innocuité et la tolérance de VUITY pour le traitement de la presbytie. Un total de 750 participants atteints de presbytie, âgés de 40 à 55 ans, ont été répartis de façon aléatoire dans deux groupes distincts, l’un recevant VUITY, l’autre recevant un placebo. Les participants devaient s’administrer une goutte de VUITY ou de placebo une fois par jour dans chaque œil.

Les résultats ont montré qu’au bout de 30 jours, les patients traités avec VUITY étaient capables de lire au moins trois lignes supplémentaires en vision de près sur un tableau de lecture typique, par rapport à ceux traités avec un placebo. Et ce, sans perdre plus d’une ligne en vision de loin. Le collyre agit en 15 minutes et pour une durée de 6 à 10 heures. Aucun effet indésirable grave n’a été observé. Allergan mentionne 5% d’effets indésirables sans gravité, le plus souvent des maux de tête et des yeux rouges. Le laboratoire précise que ces gouttes doivent être utilisées avec prudence lors de la conduite de nuit et la pratique d’activités dangereuses dans des conditions de faible luminosité.

La presbytie à l’avenir

VUITY est actuellement approuvé pour une utilisation une fois par jour. Mais récemment, Allergan a annoncé que l’essai de phase 3 VIRGO, évaluant l’innocuité et l’efficacité de l’administration expérimentale biquotidienne de VUITY, a atteint son critère principal d’évaluation de l’efficacité, améliorant la vision de près sans compromettre la vision de loin. Le même protocole d’essai a été utilisé (deux groupes aléatoires recevant soit le collyre, soit un placebo). Plus précisément, les chercheurs ont mis en évidence que les patients traités avec VUITY étaient capables de lire au moins trois lignes supplémentaires en vision de près sur le tableau de lecture typique en seulement 14 jours. Des détails supplémentaires sur cet essai seront présentés lors de futurs congrès médicaux et serviront de base à une soumission supplémentaire de demande de nouveau médicament pour une administration biquotidienne facultative à la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, au cours du deuxième trimestre de 2022.

Christopher Lievens, partie prenante de l’étude et professeur au Southern College of Optometry de Memphis, déclare dans un communiqué : « Nous sommes encouragés par les résultats de l’essai VIRGO, qui suggèrent que l’administration de VUITY deux fois par jour peut fournir une option de dosage supplémentaire aux personnes atteintes de presbytie pour améliorer leur vision de près sans compromettre leur vision de loin ».

Finalement, VUITY n’est pas un traitement miracle, car l’effet n’est que temporaire. Ce collyre ne permet pas de réellement nous passer de lunettes de lecture ou de verres progressifs, mais il illustre la tendance de la recherche médicale actuelle : trouver les traitements les plus confortables et les moins invasifs possibles.

Source : AbbVie

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  1. Je suis médecin et, né en 1939, sans être myope, j’ai pu lire sans lunettes jusqu’en 1992, avec une vision estimée alors à 14 dixièmes. Je n’ai donc pas eu besoin de lunettes avant, mais je ne me rappelle pas à partir de quelle année j’ai eu besoin d’en porter, parce que, fils d’un opticien-lunetier, je me suis contenté de puiser dans le stock de lunettes que mon père a laissé quand il est décédé (né en mai 1911, il est décédé à 83 ans en octobre 1994 avec un MMSE 30/30 cependant qu’il avait failli mourir quatre ans plus tôt, dans la nuit du lundi 11 septembre 1990, d’un syndrome ‘‘NDB12PP’’ faute d’avoir reçu le traitement de la maladie de Biermer, au prétexte que le test de Schilling était à 35%, c’est-à-dire normal, et aussi la vitaminémie B12, quoique peu éloignée de la limite basse de la normalité. Les neurologues de Bicêtre chez qui il avait été hospitalisé d’urgence avaient attribué son ATTEINTE DIFFUSE DU SYSTEME NERVEUX (sic) , et son 22/30 au MMSE (avant qu’il ne sombre dans un coma carus, pupilles en mydriase totale) à une « encéphalopathie vasculaire » compliquant une DTA (Démence de Type Alzheimer) cependant qu’il souffrait en réalité d’un syndrome NDB12PP (à l’époque resté mal connu), comme l’a démontré le fait qu’il est sorti rapidement de son coma après que j’ai, sans perdre un instant, dû mettre en route le traitement de la maladie de Biermer, en commençant par lui administrer trois ampoules de cyanocobalamine Labaz* que je m’étais dépêché d’aller chercher à la pharmacie la plus proche de l’hôpital Charles-Foix, où les neurologues de Bicêtre l’avaient fait transférer au prétexte qu’il occupait à Bicêtre inutilement un lit de spécialité. Le syndrome NDB12PP n’est jamais en effet qu’une forme clinique de la maladie de Biermer non objectivée et non objectivable par le test de Schilling, ni même par la mesure de la vitaminémie B12, comme l’a d’ailleurs fait remarquer l’année suivante le Dr. Michel Serdaru, neurologue émérite de la FFN, dans un précis de neurologie intitulé « La maladie d’Alzheimer et autres démences » (paru en 1991 chez Flammarion-medecine-sciences sous la direction des Prs. Jean-Louis Signoret et Jean-Jacques Hauw). Les savants neurologues du CHU de Bicêtre n’avaient apparemment pas lu le New Engl. J. of Med. qui déjà avait signalé le fait en 1978, dans un article de Kolhouse & al. Et maintenant que je suis devenu presbyte au point de porter des verres de + 4 dioptries, j’ai trouvé que je peux m’en passer en portant des lunettes qui ne laissent passer la lumière qu’à travers un petit trou percé au niveau des pupilles, à condition que la page à lire soit bien éclairée. CQFD (Cf. aussi sur le blog de leon dans son dernier article, qui dit la façon de se passer des énergies fossiles au niveau mondial grâce au STSMi )

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