Dans son ambition d’envoyer des humains sur Mars, Elon Musk, le célèbre PDG de SpaceX et Tesla, a proposé d’offrir son sperme pour ensemencer la future colonie. Il aurait aussi lancé un projet de bio-ingénierie visant à créer de nouvelles espèces adaptées aux conditions hostiles de la planète. Les ingénieurs de l’entreprise s’attelleraient actuellement aux plans d’une petite ville martienne, tandis qu’une équipe médicale étudie comment les humains pourraient procréer sur Mars.
Annoncée officiellement en 2016, l’ambition de Musk de coloniser Mars est inspirée, selon lui, par le roman de science-fiction « Fondation » d’Isaac Asimov, qu’il a lu quand il avait 10 ans. Dans le roman, les humains colonisent une nouvelle planète et tentent d’y préserver les connaissances propres à notre civilisation. S’alignant sur cette vision, le milliardaire s’enorgueillit de pouvoir sauver notre civilisation plus ou moins de la même manière.
Pour ce faire, l’entrepreneur prévoit de créer de nouvelles espèces qui seraient plus adaptées aux conditions martiennes à l’aide de la bio-ingénierie, selon des sources proches de SpaceX interviewées par le New York Times. La fusée Starship servirait ainsi initialement « d’arche de Noé » pour transporter les premières générations de plantes et d’animaux. L’objectif serait de rendre les colonies martiennes autosuffisantes en cas de problème de ravitaillement. Cela semble concorder avec les projets de la NASA visant à utiliser l’épissage génétique pour créer des « plantes pionnières » suffisamment résistantes pour pousser sur le sol martien.
Cependant, Musk serait allé jusqu’à offrir son propre sperme pour ensemencer la première colonie martienne humaine. Parmi les projets actuels en cours d’étude chez SpaceX, figure notamment la procréation humaine sur Mars, ainsi que des plans et l’étude de matériaux pour des réseaux d’habitats en forme de dôme. Un projet de combinaison spatiale adaptée aux températures et aux radiations extrêmes de la planète aurait également été lancé.
Toutes ces ambitions laissent entendre une obsession poussée à son paroxysme pour la conquête de Mars et pour la reproduction. Musk a d’ailleurs précédemment affirmé que la plus grande menace pour l’humanité est l’effondrement du taux de fertilité au niveau mondial. Afin d’y remédier, « il est urgent de rendre la vie multiplanétaire », a-t-il déclaré dans l’une de ses interviews. « Nous devons le faire tant que la civilisation est encore forte », a-t-il ajouté. De son côté, le milliardaire a déjà 12 enfants biologiques nés de 3 femmes différentes et a déclaré vouloir mourir sur Mars…
En outre, alors que la NASA ne prévoit d’envoyer les premiers humains sur Mars que vers les années 2040, Musk a récemment ajusté son calendrier initial (d’ici 30 à 100 ans) en affirmant vouloir y envoyer un million de personnes d’ici environ 20 ans — une ambition démesurée qui suscite le scepticisme de nombreux experts. Néanmoins, les efforts de plusieurs de ses entreprises, y compris SpaceX, semblent orientés dans ce sens.
Une ambition démesurée
Parmi les projets de SpaceX visant à concrétiser la colonisation de Mars figure la mégafusée Starship de 120 mètres haut, entièrement réutilisable. L’objectif à court terme pour la fusée est d’emmener les astronautes sur la Lune dans le cadre de la mission Artemis 3, tandis que le voyage vers Mars serait réalisé sur le moyen ou long terme. La future version martienne de Starship comprendrait un espace de vie à son sommet, incluant notamment plusieurs étages de logements pour les astronautes ainsi qu’une salle de cinéma.
D’un autre côté, The Boring Company, l’entreprise de construction de tunnels de Musk, a en partie vu le jour dans le but d’un jour être déployée sous la surface de Mars. Cela contribuera probablement à l’établissement du fameux réseau d’habitats en forme de dômes étudié par SpaceX. D’autre part, le magnat des affaires a également déclaré avoir acheté X (anciennement Twitter) en partie pour évaluer comment une communauté dirigée par les citoyens gouvernant par consensus pourrait s’épanouir sur Mars.
En outre, les Cybertrucks construits par Tesla seraient selon lui suffisamment robustes pour circuler à la surface de Mars. Les ressources nécessaires à la réalisation de ces projets justifieraient d’ailleurs le salaire astronomique de Musk chez Tesla, qui s’élève à 47 milliards de dollars par an. « C’est un moyen d’amener l’humanité sur Mars, car établir une ville autonome sur Mars nécessitera beaucoup de ressources », avait-il témoigné devant le tribunal en 2022 en référence à ce salaire.
Toutefois, les experts estiment qu’il est tout simplement impossible d’envoyer un million de personnes sur Mars comme le prévoit Musk, du moins dans un délai de 20 ans. Même avec les moyens techniques disponibles, toute colonisation de la planète s’étalerait sur plusieurs décennies, sans compter que les premiers équipages ne pourraient être constitués que d’une dizaine de personnes, voire moins.
Par ailleurs, Musk a effectué une publication sur X pour démentir son supposé projet de procréation et de ville martienne, suite à la parution de l’article du New York Times, probablement en raison de son contrat avec la NASA (pour la mission Artemis 3). Néanmoins, l’assurance du milliardaire quant à l’établissement de la première colonie martienne d’ici 20 ans semble concorder avec les témoignages recueillis par le média.