Le 27 mars, le télescope spatial de la NASA, Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer (NEOWISE), a découvert une nouvelle comète. Baptisée C/2020 F3, surnommée NEOWISE, cette magnifique comète est depuis lors admirée des astronomes du monde entier. C’est la comète la plus brillante visible depuis l’hémisphère nord depuis le passage de Hale-Bopp en 1997. Profitez-en, elle ne sera pas de retour avant 6800 ans !
À partir de sa signature infrarouge, les experts estiment qu’elle mesure environ 5 kilomètres de diamètre. Selon Joseph Masiero, chercheur principal adjoint de NEOWISE, au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, son noyau est recouvert de particules sombres et de poussières datant de sa formation, proche de la naissance de notre système solaire, il y a 4,6 milliards d’années.
Un objet visible à l’œil nu en début de nuit
Depuis sa découverte, NEOWISE est l’objet de tous les regards : les scientifiques de la Station spatiale internationale, la sonde solaire Parker, les observatoires terrestres de l’ESA et de la NASA, tous admirent et étudient de près cet objet exceptionnel.
Le 3 juillet, NEOWISE a atteint son périhélie (soit le point le plus proche du Soleil sur son orbite) et depuis, elle a commencé son lent et long voyage vers les régions extérieures du système solaire. Elle s’éloigne du Soleil, mais elle est désormais en route vers la Terre, il vous reste donc encore quelques jours pour profiter du spectacle, même à l’œil nu.
La comète est encore incroyablement loin de nous (elle se situe à plus de 100 millions de kilomètres). Sa forte luminosité est due aux particules et aux gaz qui l’entourent et qui sont illuminés par le Soleil. Si elle va perdre de son éclat au fur et à mesure qu’elle s’éloignera du Soleil, sa magnitude culmine pour l’instant à 1-2. Elle sera au plus proche de nous dans la nuit du 22 au 23 juillet. Un petit aperçu ? Voici une vidéo accélérée retraçant une nuit entière en compagnie de la comète (Crédits : Guillaume Cannat) :
Jusqu’à présent, dans l’hémisphère nord, elle apparaissait à l’aube, à basse altitude, à l’horizon nord-est, sous l’étoile Capella. Cette semaine, NEOWISE est également visible environ une heure et demie à deux heures après le coucher du Soleil ; elle est visible à l’œil nu, du moins, son noyau (si le ciel est suffisamment sombre), mais un petit télescope, ou même des jumelles, vous permettront d’observer plus en détail la longue queue de ce rare objet céleste. Où regarder ? Elle se situe dans la constellation du Lynx, juste au-dessus d’un horizon nord-nord-ouest, bien dégagé.
À noter qu’elle est sur le point de devenir quasiment circumpolaire, autrement dit, elle ne disparaîtra plus derrière l’horizon (à l’instar de certaines étoiles, comme celles qui composent la Grande Ourse ou Cassiopée). Dans la nuit du 17 au 18 juillet, la comète quittera la constellation du Lynx pour rejoindre la Grande Ourse ; puis, peu à peu, elle glissera vers « les pattes arrière » de la constellation… Pour profiter pleinement du spectacle, il est conseillé de s’éloigner le plus possible des lumières urbaines.
Une comète à deux queues ioniques ?
Grâce à l’instrument WISPR (Wide-Field Imager for Parker Solar Probe), la caméra grand-angle embarquée sur la sonde solaire Parker de la NASA, les scientifiques ont pu obtenir davantage d’informations sur la comète. Les images fournies par l’appareil ont été traitées de manière à augmenter le contraste et éliminer la luminosité excessive provenant du Soleil, révélant plus de détails au niveau des queues de l’objet.
La queue inférieure, qui apparaît large et floue, légèrement arquée, est une queue composée de poussières, créée lorsque la poussière se soulève de la surface du noyau, puis traîne derrière la comète sur son orbite. Les scientifiques espèrent utiliser les images de WISPR pour étudier la taille des grains de poussière au sein de cette queue, ainsi que la vitesse à laquelle la comète les rejette.
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La queue supérieure est la queue ionique, de couleur bleue, constituée de gaz ionisés par la lumière intense du Soleil. Ces gaz sont dispersés par le vent solaire, créant une queue ionique qui s’étire à l’opposé du Soleil. Les images de la sonde Parker semblent montrer une fracture dans cette queue ionique, ce qui suggère que la comète NEOWISE possède deux queues d’ions, en plus de sa queue de poussière. Des analyses complémentaires sont toutefois nécessaires pour confirmer cette théorie.
NEOWISE devrait rester visible à l’œil nu jusqu’à la dernière quinzaine d’août, puis la comète disparaîtra de notre ciel et poursuivra son orbite. Elle ne sera de retour dans le ciel de la Terre que dans 6800 ans ! La question est : est-ce qu’il restera des humains pour l’admirer à ce moment-là ?