L’herpès, un virus omniprésent touchant des milliards de personnes à travers le monde, est souvent asymptomatique. Cependant, les symptômes, apparaissant par poussées, sont parfois invalidants, surtout dans le cas de l’herpès labial ou génital. Sous ces formes particulièrement désagréables, les récidives peuvent être fréquentes (plusieurs fois par année). Heureusement, de nombreuses solutions existent aujourd’hui pour se débarrasser rapidement des symptômes et même diminuer les réapparitions.
Le virus Herpes simplex (HSV) est à l’origine de l’une des infections les plus courantes au monde. Il en existe deux souches : l’HSV1, responsable de l’herpes labial (ou orofacial) et l’HSV2, à l’origine de l’herpès génital. Bien que des traitements antiviraux soient disponibles pour ces deux types, aucun médicament ne peut éradiquer totalement le virus une fois l’organisme infecté. Ainsi, la plupart des adultes portent la souche HSV1 (3,8 milliards de personnes selon l’OMS) et peuvent transmettre le virus même en l’absence de symptômes.
Des infections très contagieuses aux récidives fréquentes
L’herpès se caractérise par une primo-infection se manifestant par de minuscules vésicules sur la zone infectée. L’herpès labial se traduit généralement par des lésions vésiculaires (boutons de fièvre) ou des plaies suintantes autour de la bouche ou sur les lèvres. Après la disparition des vésicules, le virus demeure en latence dans les ganglions nerveux proches de la moelle épinière, prêt à réinfecter les régions initialement touchées.
En l’absence de grattage, les symptômes disparaissent généralement en une dizaine de jours. Toutefois, les récidives sont fréquentes, souvent déclenchées par une fièvre, un stress émotionnel, un traumatisme physique, un affaiblissement immunitaire ou une surexposition au soleil. Le virus peut ainsi se réactiver périodiquement, se multiplier et réinfecter la peau via les fibres nerveuses. Les boutons de fièvre réapparaissent alors au même endroit, avec des poussées survenant généralement une à deux fois par an et jusqu’à mensuellement chez certaines personnes. Ces poussées tendent à diminuer avec l’âge.
L’infection est très contagieuse, se transmettant par contact direct avec les lésions ou par simple contact cutané avec des porteurs asymptomatiques. Le virus peut également infecter d’autres parties du corps, telles que les yeux (kératite herpétique) et le cerveau (encéphalite herpétique) dans les cas graves. L’HSV1 peut aussi se transmettre au niveau génital lors de rapports oro-génitaux, provoquant ainsi un herpès génital.
Des infections généralisées peuvent également survenir chez les nouveau-nés (par contact avec la région génitale de la mère lors de l’accouchement) et les personnes immunodéprimées. Les personnes infectées par l’HSV1 ne risquent plus d’être réinfectées par cette souche, mais peuvent contracter l’HSV2.
Les crèmes antivirales pour éliminer rapidement les boutons de fièvre
Les traitements antiviraux sont le moyen le plus efficace pour se débarrasser rapidement des boutons de fièvre et éviter les complications. Parmi les plus courants figurent l’aciclovir, le valaciclovir, le famciclovir, le docosanol, et le penciclovir. Ces médicaments, principalement sous forme de comprimés ou de crèmes, peuvent rapidement soulager la gêne et réduire de moitié la durée des symptômes. Certaines marques sont vendues en pharmacie sans ordonnance.
Plus les traitements sont appliqués tôt, plus ils sont efficaces. Il est recommandé d’utiliser les crèmes ou les comprimés dès les premiers signes de picotements, rougeurs ou brûlures, sans attendre l’apparition des vésicules, afin d’en optimiser l’efficacité. Il faut continuer à administrer l’antiviral jusqu’à la disparition complète du bouton de fièvre pour la crème et pendant au moins 4-5 jours pour les comprimés. Si la guérison n’est pas visible après 4-5 jours de traitement, consulter un médecin est conseillé. Il est important de ne pas utiliser ces médicaments en même temps que des corticoïdes, même en cas de douleurs intenses, car cela pourrait aggraver les lésions.
Les règles de base pour utiliser les crèmes anti-herpès labial :
- Appliquer la crème toutes les 3 heures (soit 5 fois par jour) sur toutes les zones présentant des lésions ou des vésicules et bien se laver les mains après chaque application.
- Ne pas essuyer ou désinfecter le bouton après l’application du traitement.
- Éviter de toucher les boutons entre les applications. Si cela se produit, ne pas toucher les yeux ou d’autres parties du visage pour éviter toute contamination et se laver soigneusement les mains.
Pour les personnes souffrant de poussées fréquentes (plus de 6 fois par an), un traitement antiviral prolongé par voie orale peut réduire la fréquence des récidives. L’antiviral (généralement l’aciclovir ou le valaciclovir) peut parfois être pris, sous avis du médecin, quotidiennement et à une dose fixe, sur une période maximale de 6 mois. Cela ne permet pas d’éliminer le virus, mais de maintenir un niveau suffisamment bas pour éviter des récidives trop fréquentes. Une réévaluation peut être effectuée après le traitement pour déterminer si ce niveau est atteint.
Astuces pour soulager la douleur et accélérer la cicatrisation
Il existe des astuces pour soulager la gêne ou la douleur causée par les boutons de fièvre, en attendant l’effet des traitements antiviraux. Les médecins peuvent prescrire des antalgiques ou des analgésiques légers (paracétamol, ibuprofène, etc.), ainsi que des crèmes anesthésiantes à appliquer sur les lésions. Cependant, ces dernières ne doivent pas être utilisées en même temps que les crèmes antivirales et ne sont pas recommandées pour les enfants en raison du risque de dysphagie qu’elles peuvent provoquer.
Les baumes à lèvres hydratants peuvent accélérer la cicatrisation et soulager l’irritation causée par les vésicules. Les applications doivent être espacées, car ils ne doivent pas être mélangés avec les crèmes antivirales. Un baume contenant une protection anti-UV peut également réduire l’inflammation du bouton de fièvre en le protégeant du soleil, mais il ne doit pas être appliqué avant la crème antivirale, car il empêcherait cette dernière de bien pénétrer les zones lésées. Il faut aussi éviter d’appliquer les sticks sur les zones saines pour ne pas les contaminer.
Les pansements hydrocolloïdes peuvent aussi aider en étant appliqués pendant plusieurs heures sur le bouton. Ils créent un milieu isolant les plaies des agents pathogènes et favorisent la cicatrisation en maintenant un environnement humide. Cependant, ils ne sont pas efficaces pour traiter l’infection et empêchent l’application des crèmes antivirales tant qu’ils sont en place.
En toute circonstance, même en cas de récidives fréquentes, il est toujours préférable de consulter un professionnel de santé, surtout pour les enfants, que ce soit pour les crèmes antivirales ou les baumes permettant de soulager la gêne et la douleur.