Une nouvelle étude portant sur l’analyse d’échantillons issus de dons de sang — ayant eu lieu entre décembre 2019 et début janvier 2020, révèle que le coronavirus SARS-CoV-2 a infecté des individus aux États-Unis bien plus tôt que précédemment annoncé. Selon les données, il se pourrait que les premiers cas du pays remontent à novembre 2019.
En effet, une étude gouvernementale publiée lundi révèle que le coronavirus était présent aux États-Unis plusieurs semaines avant ce que les scientifiques et les responsables de la santé publique pensaient jusqu’ici, et avant que les premiers cas en Chine ne soient publiquement révélés.
Le virus et la maladie qu’il provoque, la COVID-19, ont été identifiés pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019, mais ce n’est que vers le 20 janvier que le premier cas confirmé de COVID-19, celui d’un voyageur de retour de Chine, a été identifié aux États-Unis.
Cependant, de nouvelles découvertes publiées dans la revue Clinical Infectious Diseases suggèrent que le SARS-CoV-2 avait infecté des personnes aux États-Unis encore plus tôt. « Les infections par le CoV-2 du SRAS pourraient avoir commencé aux États-Unis en décembre 2019, plus tôt que ce qui avait été reconnu auparavant », ont déclaré les auteurs de l’étude.
Une présence révélée par les anticorps présents dans le sang des donneurs
Cette découverte vient s’ajouter aux preuves que le virus se propageait discrètement dans le monde entier avant que les responsables de la santé et le public n’en soient conscients, bouleversant ainsi les idées reçues sur la façon dont la maladie est apparue et a évolué depuis. Elle montre également que la propagation du virus dans les communautés américaines n’a probablement pas commencé avec le premier cas identifié en janvier.
Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion après que les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont analysé les dons de sang collectés par la Croix-Rouge américaine auprès des résidents de neuf États. Ils ont trouvé des preuves de la présence d’anticorps SARS-CoV-2 dans 106 des 7389 dons de sang. Les CDC ont analysé le sang collecté entre le 13 décembre et le 17 janvier. La présence d’anticorps dans le sang d’une personne signifie qu’elle a été exposée à un virus, dans ce cas le coronavirus, et que son système immunitaire a déclenché une réaction de défense.
Les chercheurs ont trouvé des anticorps de coronavirus dans 39 échantillons provenant de Californie, d’Oregon et de Washington dès le 13 décembre et jusqu’au 16 décembre. Des anticorps présents à ces dates signifient qu’ils auraient contracté la maladie au moins plusieurs jours ou semaines avant, impliquant que le coronavirus pourrait être arrivé aux États-Unis déjà fin novembre 2019. Ils ont également découvert des anticorps dans 67 échantillons provenant du Connecticut, de l’Iowa, du Massachusetts, du Michigan, du Rhode Island et du Wisconsin au début du mois de janvier, avant que ces États ne connaissent des épidémies généralisées.
Malgré ces découvertes, une transmission communautaire à grande échelle aux États-Unis était peu probable avant la fin février, ont déclaré les auteurs. « Ces résultats mettent également en évidence la valeur des dons de sang comme source pour la réalisation d’études de surveillance du SARS-CoV-2 », ont-ils ajouté.
Les chercheurs pensent que leur rapport aidera à élargir la compréhension des responsables de la santé sur la pandémie, alors que le monde continue à être aux prises avec la COVID-19. Ils ajoutent que cette recherche pourrait également aider à identifier les ressources et les interventions de santé publique adéquates pour réduire les formes graves de la maladie et les décès.