Les meilleures attentions peuvent parfois être la source de conséquences inattendues. L’hôpital de San Jose aux États-Unis a été le théâtre d’une telle situation il y a quelques jours. Afin de redonner le sourire aux patients, un soignant a pris l’initiative de se promener dans les services dans un costume festif autoventilé. Si le geste était définitivement bienveillant, son résultat a pourtant coûté cher : la ventilation du costume aurait, semble-t-il, propulsé des microgouttelettes virales ayant entraîné une épidémie de COVID-19 dans le service.
Un membre du personnel déguisé en sapin de Noël souriant et au nez rouge s’est promené dans le service des urgences d’un hôpital de San Jose le jour de Noël, dans l’espoir de donner un peu de joie aux patients. Quelques jours plus tard, une épidémie de coronavirus a balayé le centre médical Kaiser Permanente San Jose, infectant finalement 43 employés et entraînant la mort de l’un d’eux.
Les responsables de l’hôpital déclarent maintenant que le costume de Noël gonflé à l’air est susceptible d’être responsable des 43 tests positifs, tous enregistrés entre le 27 décembre et vendredi. Les experts ont déclaré que le ventilateur à l’intérieur du costume aurait pu souffler des gouttelettes chargées de coronavirus dans tout le département.
« De toute évidence, il s’agit d’une situation très inhabituelle impliquant un membre du personnel bien intentionné agissant de son propre chef sans préavis ni approbation. Toute exposition, si elle s’était produite, aurait été complètement innocente et tout à fait accidentelle, car l’individu ne présentait aucun symptôme de COVID », déclare Irene Chavez, vice-présidente principale et responsable régionale de l’hôpital.
Des cas d’infection en hausse
Tard dimanche, l’hôpital a annoncé qu’une salariée rattachée à l’enregistrement du service des urgences était décédée de la COVID-19. La femme faisait partie du personnel qui travaillait au service des urgences le jour de Noël et qui a ensuite été testée positive. L’épidémie survient alors que les cas de COVID en Californie augmentent et que les hôpitaux ont du mal à suivre.
La semaine dernière, les hospitalisations dans l’État ont augmenté de 7%. L’État a également confirmé la semaine dernière qu’un patient du sud de la Californie avait contracté la deuxième infection confirmée aux États-Unis de ce que les scientifiques pensent être un variant du coronavirus plus contagieux, identifié pour la première fois en Grande-Bretagne. Le comté de Santa Clara, où se trouve le centre médical Kaiser Permanente San Jose, a enregistré plus de 73’600 cas et 747 décès. Selon les statistiques du comté, près de 700 personnes sont hospitalisées et environ 160 sont dans l’unité de soins intensifs.
La ventilation du costume mise en cause
L’épidémie à l’hôpital de San Jose a probablement été disséminée par un ventilateur alimenté par batterie, qui soufflait de l’air dans le costume pour que celui-ci garde sa forme. Étant donné que le virus se propage principalement par transmission aérienne et par gouttelettes respiratoires, le ventilateur aurait pu faire circuler le virus alors que le membre du personnel se dirigeait vers le service des urgences.
Même si le costume n’est pas à blâmer, des experts ont déclaré que l’épidémie devait avoir été propagée par voie aérienne compte tenu du nombre de personnes infectées. L’hôpital enquête toujours sur l’épidémie et utilise la recherche des contacts pour informer les employés et les patients qui pourraient avoir été exposés. De plus, tout le personnel médical d’urgence est testé et le service est en cours de nettoyage en profondeur. Ceux qui ont été testés positifs ont été invités à rester à la maison et à s’isoler.
Chavez ajoute que les costumes à ventilation ne sont plus autorisés dans les installations du Kaiser Permanente. L’incident a amené l’hôpital à renforcer les protocoles de sécurité parmi le personnel. Bien que près de 40’000 soignants du Kaiser Permanente du nord de la Californie aient déjà reçu la première dose du vaccin contre le coronavirus, l’épidémie de San Jose a rappelé qu’il faut du temps pour renforcer l’immunité.
« Compte tenu de la prévalence de la COVID-19 dans la communauté, nous sommes tous encore vulnérables et il reste essentiel pour tout le monde de continuer à utiliser les méthodes pour aider à se protéger et à protéger les autres. L’incident du costume devrait servir de sérieux rappel que le virus est répandu, souvent sans symptômes, et que nous devons tous être vigilants », conclut Chavez.