COVID : la nouvelle variante britannique serait liée à une charge virale plus élevée dans les échantillons respiratoires

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Depuis l’apparition d’une nouvelle variante britannique du SARS-CoV-2, puis d’une autre en Afrique du Sud, une inquiétude mondiale grandissante se fait ressentir, tant au niveau de la population générale que celui du corps médical. Selon les premières hypothèses, les deux variantes seraient plus contagieuses, et récemment, une nouvelle analyse vient les appuyer pour la version britannique. Elle suggère que cette dernière provoque une charge virale plus élevée dans les échantillons respiratoires, ce qui augmenterait la transmissibilité.

La nouvelle variante britannique (appelée B117), qui compterait 17 mutations sur la protéine Spike (de pointe), a été découverte au cours d’une enquête sur les raisons pour lesquelles les cas de coronavirus dans le Kent, au Royaume-Uni, ont continué à augmenter pendant le lock-out de novembre. Les chercheurs ont découvert qu’il continuait à se propager pendant les restrictions alors que les variantes plus anciennes diminuaient.

À ce moment-là, certains des laboratoires créés en avril pour augmenter la capacité de tests COVID-19 dans des endroits fortement touchés tels que Londres et Manchester commençaient à obtenir des preuves de la nouvelle variante dans les échantillons respiratoires, lorsque le consortium Covid-19 Genomics UK a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la variante B117 et de son avantage en matière de transmission.

Le Dr Michael Kidd, du laboratoire de santé publique PHE à Birmingham, et son équipe, ont analysé un total de 641 échantillons sur la base de tests effectués sur des patients symptomatiques et ont trouvé des preuves de la présence de B117 parmi d’autres variantes. Environ 35% des patients infectés par B117 montraient des taux élevés du virus dans leurs échantillons, contre 10% des patients sans la variante, précisent-ils dans leur étude, disponible sur le serveur medRxiv et qui doit encore être évaluée par des pairs.

56% plus transmissible que les variantes précédentes

« Il semble que les patients atteints de cette variante ont une charge virale plus élevée – alors une chose évidente est qu’il est plus facile pour eux de la transmettre à d’autres personnes », a déclaré Kidd, avertissant que les données étaient préliminaires et qu’il fallait recueillir davantage de preuves avant de pouvoir tirer des conclusions définitives. Les scientifiques disent avoir une grande confiance dans le fait que la variante B117 a un avantage de transmission. En effet, une étude de modélisation réalisée par des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical medicine a permis d’estimer que cette dernière est environ 56% plus transmissible que les variantes précédentes.

Mais bien d’autres facteurs (autres que la charge virale) pourraient expliquer la transmissibilité plus élevée. Par exemple, si la variante est simplement plus infectieuse, alors moins de particules virales sont nécessaires dans l’hôte pour transmettre l’agent pathogène. Le virus pourrait également se répliquer plus rapidement dans les voies respiratoires, ou rendre les gens infectieux plus longtemps, ce qui les rendrait plus susceptibles de transmettre le virus. Il n’est donc pas nécessaire que la charge virale soit plus élevée pour augmenter la transmissibilité dans ce cas.

« La manière exacte dont la variante atteint une charge virale élevée est une autre grande question », déclare Kidd, ajoutant qu’une confirmation en laboratoire est nécessaire pour comprendre la base biologique de l’avantage de la transmission. « Comme les pièces d’un puzzle, nous avons besoin d’autres preuves, et je pense que l’importance de cette étude est – bien qu’elle soit préliminaire et doit être répétée – qu’elle offre une sorte d’explication sur le terrain de la raison pour laquelle ce virus peut avoir la capacité de se propager plus facilement – parce que les patients sont plus infectieux ».

Les chercheurs annoncent également que les premières données suggèrent que la variante britannique ne rend pas la maladie plus sévère et n’augmente pas la probabilité de réinfection ou de décès. Cependant, un taux de transmissibilité plus élevé sans contrôles stricts pourrait quand même entraîner davantage de décès, d’où l’importance de continuer d’enquêter sur cette nouvelle variante et sur ses conséquences.

Source : medRxiv

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