La dynamique biologique des écosystèmes végétaux est intimement corrélée à la dynamique atmosphérique planétaire. Parmi les changements dus au réchauffement climatique se trouve le taux de vapeur d’eau atmosphérique. Lorsque ce dernier varie, la pression de cette vapeur varie également, entraînant des conséquences directes sur les végétaux. Et ces dernières années, le déficit de vapeur d’eau atmosphérique a eu pour conséquence une drastique diminution de la croissance végétale à l’échelle globale.
Un déficit de vapeur d’eau dans l’atmosphère a provoqué un ralentissement mondial de la croissance des plantes au cours des deux dernières décennies, entraînant une baisse des taux de croissance de 59% des zones de végétation dans le monde.
L’étude de quatre ensembles de données sur le climat mondial, menée par Wenping Yuan (Université Sun Yat-sen de Zhuhai, en Chine), a révélé que le déclin est corrélé à un déficit de pression de vapeur dans l’atmosphère. L’étude a été publiée dans la revue Science Advances.
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Les scientifiques étudient les répercussions possibles du réchauffement planétaire depuis plusieurs années et suggèrent que celui-ci pourrait entraîner non seulement une hausse des températures, mais également une modification des conditions météorologiques. Un de ces changements météorologiques, qui est rarement mentionné, est le déficit de pression de vapeur (VPD), qui correspond à la différence de pression atmosphérique due à la vapeur d’eau pendant les périodes de saturation totale, par rapport aux périodes d’insaturation.
Déficit de vapeur d’eau et impact sur la dynamique biologique végétale
Lorsque le VPD augmente, il y a moins d’eau dans l’air. Le VPD est important en raison de son impact sur les plantes. Quand le VPD augmente d’une certaine quantité, les plantes réagissent en fermant leurs stomates, les pores de leurs feuilles, pour empêcher la perte d’eau. Mais cela empêche également la libération d’oxygène et l’absorption de dioxyde de carbone, ce qui bloque partiellement la photosynthèse et ralentit la croissance.
Dans cette étude, les chercheurs se sont demandés s’il pouvait y avoir un lien entre les pertes de végétation observées dans le monde et les modifications apportées au VPD dans certaines parties du monde. Et la dynamique complexe du changement climatique peut être responsable, selon Yuan.
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La responsabilité du réchauffement climatique
Il y a eu une diminution de la vitesse du vent sur les océans, ce qui signifie que la vapeur d’eau ne se propage pas aussi facilement sur les terres et peut entraîner ce déficit touchant les zones de végétation.
Le réchauffement de la planète joue également un rôle. À une température donnée, l’atmosphère ne peut contenir qu’une certaine quantité de vapeur d’eau. À mesure que les températures sur les terres augmentent, la limite supérieure de la quantité de vapeur d’eau que l’atmosphère peut retenir augmente, de sorte que le déficit augmente, a-t-il déclaré.
L’équipe a analysé les images satellites et a constaté une baisse correspondante des taux de croissance de la végétation mondiale et de la couverture foliaire, qui avait augmenté entre 1982 et 1998. Elle a également examiné la largeur des cernes botaniques, couramment utilisée comme mesure de la croissance végétale. Après 1998, la largeur moyenne des cernes a diminué dans plus de 100 des 171 sites répartis dans le monde.
L’équipe prévoit que le VPD continuera d’augmenter dans les décennies à venir. « Cette sécheresse atmosphérique durera jusqu’à la fin du siècle » conclut Yuan.