La décarbonation de l’aviation : défi insurmontable ou opportunité pour les entreprises ?

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L’industrie de l’aviation, contributrice significative aux émissions de gaz à effet de serre, est confrontée à l’impératif de décarbonation. Les solutions envisagées, comme l’hydrogène et la propulsion électrique, bien que prometteuses, ne suffiront pas à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans cette transition, malgré les défis économiques et réglementaires. La décarbonation, bien que complexe, offre des opportunités significatives pour les entreprises prêtes à innover et à collaborer.

L’urgence climatique actuelle, exacerbée par l’augmentation constante des émissions de gaz à effet de serre, a placé l’industrie de l’aviation sous les feux de la rampe. En effet, ce secteur est responsable d’une part importante de ces émissions, contribuant ainsi de manière significative à l’empreinte carbone mondiale. Les vols internationaux et domestiques émettent environ 2% des émissions mondiales de CO2.

Face à cette réalité, l’industrie de l’aviation est confrontée à un défi de taille : réduire drastiquement ses émissions pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Elle doit s’engager en faveur du climat. Cela signifie que le secteur doit se transformer radicalement, en adoptant de nouvelles technologies et en modifiant ses pratiques opérationnelles.

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D’autant que le trafic aérien continue de croître à un rythme soutenu, avec une augmentation annuelle moyenne de 3% ou plus. Cette dernière exerce une pression supplémentaire sur l’industrie pour qu’elle augmente sa capacité. Un accroissement des émissions sera la conséquence si les technologies de décarbonation ne sont pas déployées à grande échelle.

De fait, elles nécessiteront une transition vers des sources d’énergie plus propres, comme les carburants d’aviation durables (SAF), l’hydrogène ou l’électricité. Cela requiert également des améliorations en matière d’efficacité énergétique, à une optimisation des itinéraires de vol ou à une modernisation des infrastructures aéroportuaires.

L’hydrogène et la propulsion électrique : des solutions prometteuses, mais limitées

L’hydrogène et la propulsion électrique sont deux technologies qui suscitent beaucoup d’intérêt dans l’industrie de l’aviation pour leur potentiel de réduction des émissions. L’hydrogène, utilisé comme carburant, pourrait permettre de faire voler des avions sans émettre de CO2. De même, la propulsion électrique, qui utilise l’électricité pour générer une poussée, pourrait également contribuer à réduire les émissions de l’aviation.

Cependant, ces technologies sont encore à un stade précoce de développement et il faudra du temps pour qu’elles arrivent à maturité et soient largement adoptées. De plus, il existe des défis techniques et économiques importants à surmonter, tels que la densité énergétique des batteries pour la propulsion électrique ou le stockage et la distribution de l’hydrogène pour les avions à hydrogène. Par conséquent, même si ces technologies sont prometteuses, elles ne pourraient réduire que moins de 5% des émissions d’aviation d’ici 2050, selon une étude de Bain.

Les carburants d’aviation durables : une solution à court terme avec des défis d’approvisionnement

Les carburants d’aviation durables (SAF) sont une autre solution envisagée pour réduire les émissions de l’aviation. Ces carburants, produits à partir de sources renouvelables ou de déchets, peuvent être utilisés dans les avions existants sans modification majeure des moteurs ou des infrastructures de ravitaillement.

L’adoption plus large des SAF pourrait réduire les émissions de CO2 de l’aviation jusqu’à 23%. Cependant, l’approvisionnement en SAF restera limité en raison de la viabilité économique des différentes matières premières utilisées pour leur production et de la concurrence d’autres industries pour celles-ci (transport routier ou production d’électricité).

De surcroît, la production de SAF doit elle-même être durable, en évitant la déforestation ou la concurrence avec la production alimentaire. Cela nécessite des réglementations et des certifications appropriées pour garantir la durabilité des SAF tout au long de leur cycle de vie.

Les implications de la décarbonation pour l’aviation

Selon l’étude de Bain, les compagnies aériennes pourraient éliminer près de 70% des émissions d’aviation d’ici 2050. Cependant, le coût élevé du développement et du déploiement de ces solutions pourrait entraîner une augmentation des prix des billets d’avion.

Face à ces défis, les entreprises de l’aviation devront repenser leurs modèles d’affaires. Elles devront trouver des moyens d’absorber ou de compenser les coûts de la décarbonation, par exemple en améliorant leur efficacité opérationnelle, en diversifiant leurs sources de revenus ou en développant de nouvelles offres de services.

Les opportunités de la décarbonation pour les entreprises

Malgré les défis inhérents à la décarbonation, cette transition offre des opportunités significatives pour les entreprises. Celles qui agissent tôt et innovent pour répondre aux besoins des clients peuvent obtenir un avantage concurrentiel. En développant des solutions de vol plus respectueuses de l’environnement, elles peuvent attirer de nouveaux clients soucieux du climat et justifier des prix plus élevés pour leurs services.

De plus, la décarbonation peut créer de nouvelles industries et de nouveaux emplois. Le domaine de la recherche et développement sera porteur dans les années à venir, en particulier en ce qui concerne l’utilisation d’avions plus légers et plus aérodynamiques.

L’adoption de technologies plus efficaces pour les moteurs et les systèmes de bord n’est pas en reste. L’utilisation de technologies de navigation plus précises réduira la distance parcourue, l’optimisation des altitudes de vol minimisera la consommation de carburant. Enfin, l’amélioration de la gestion de l’énergie à bord des avions et dans les infrastructures aéroportuaires est un point crucial.

La collaboration peut également jouer un rôle clé dans la décarbonation de l’aviation. En travaillant ensemble, les entreprises peuvent partager les risques et les coûts associés à la recherche et au développement de nouvelles technologies. Elles peuvent également collaborer pour définir des normes industrielles pour les nouvelles technologies, ce qui peut faciliter leur adoption et leur déploiement.

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