Découverte d’un cratère généré par une grande météorite, qui a heurté la Terre il y a 800’000 ans

cratere meteore asteroide meteorite
Une météorite a heurté la Terre il y a environ 790'000 ans, propageant des débris de l'Asie jusqu'à l'Antarctique. | Shutterstock
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Un ancien impact de météorite datant d’il y a environ 790’000 ans, a dispersé des morceaux de débris vitreux de l’Asie à l’Antarctique, mais le cratère résultant a longtemps échappé à la détection. Selon les chercheurs, la météorite se serait abattue sur Terre avec une force telle, que l’explosion a recouvert environ 10% de la planète avec des morceaux de débris rocheux.

Pendant plus d’un siècle, les scientifiques ont recherché des preuves de cet impact, mais jusqu’à présent, il était impossible de résoudre ce mystère. Cependant, une analyse géochimique ainsi que des mesures de gravité locales ont permis aux chercheurs de découvrir que le cratère se trouvait au sud du Laos, sur le plateau des Bolovens, et que l’impact antique était caché sous un champ de lave volcanique refroidie, couvrant près de 5000 kilomètres carrés.

Il faut savoir que lorsqu’une météorite heurte la Terre, les roches terrestres sur le site de l’impact peuvent littéralement se liquéfier (en raison de la chaleur intense) puis refroidir en des tectites vitreux. Afin de localiser un impact, les scientifiques peuvent notamment analyser l’abondance et l’emplacement de ces tectites, et ce « même si le cratère d’origine est érodé ou dissimulé », expliquent les chercheurs dans leur étude.

:: LE T-SHIRT QUI SOUTIENT LA SCIENCE ! ::

Des tectites en abondance, alors où se trouve le cratère ?

Selon l’étude, la force de l’impact aurait créé une bordure de cratère s’élevant à plus de 100 mètres de haut. Les tectites de l’impact ont été retrouvées avec le plus d’abondance dans la partie orientale du centre de l’Indochine. Cependant, comme les tectites se sont répandues sur une si grande surface, les estimations précédentes de la taille du cratère variaient de 15 kilomètres de diamètre à 300 kilomètres de diamètre…

Sans parler de la position exacte, qui restait très incertaine, même si de nombreux scientifiques ont consacré des décennies à la trouver. Lors de cette nouvelle étude, ils ont tout d’abord enquêté sur plusieurs candidats de cratères érodés prometteurs : dans le sud de la Chine, le nord du Cambodge et le centre du Laos, mais ont rapidement exclu ces possibilités. En effet, dans tous ces cas, les caractéristiques de cratère présumées se sont révélées beaucoup plus anciennes et ont plutôt été identifiées comme étant une érosion des roches datant du Mésozoïque (il y a environ entre 252 et 66 millions d’années).

Un cratère enterré ?

Sur le plateau des Bolovens, au Laos, les scientifiques ont découvert un site où des champs de lave volcanique pourraient avoir caché des signes d’un impact météoritique plus ancien. Dans l’une des régions que les chercheurs ont ciblée comme un endroit probable pour un cratère, la plupart des coulées de lave se trouvaient également dans la tranche d’âge adéquate : soit entre 51’000 et 780’000 ans.

Sur le même sujet : Découverte du site de la plus grande collision de météorite au Royaume-Uni

meteore cratere
Sur cette carte géologique de la région du champ volcanique, l’ellipse bleue marque le périmètre du cratère enterré. Crédits : Sieh et al./PNAS 2019

Les auteurs de l’étude ont scruté sous la surface de la lave en effectuant des relevés de gravité à plus de 400 emplacements différents. La carte de gravité qui en résulte démontrait une zone « particulièrement intéressante », avec une anomalie gravitationnelle : soit une zone souterraine moins dense que la roche volcanique qui l’entourait.

Selon les mesures, le cratère serait elliptique et allongé, d’une profondeur d’environ 100 mètres pour 13 kilomètres de large et 17 kilomètres de long. Ensemble, tous ces indices suggèrent donc que « cet épais tas de roches volcaniques enterre effectivement le site de l’impact », ont affirmé les scientifiques.

Source : Proceedings of the National Academy of Sciences

Laisser un commentaire