L’éruption solaire la plus puissante en 6 ans vient d’avoir lieu

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L'éruption de classe X2,8 enregistrée par le SDO de la NASA le 14 décembre. | NASA/SDO
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L’éruption solaire la plus intense depuis 2017 a eu lieu jeudi dernier (14 décembre), au niveau d’une région de taches solaires actives nommée AR 3514. Classée X2,8, d’une puissance phénoménale, elle n’était heureusement pas dirigée directement contre la Terre. L’éruption n’a provoqué qu’une perte partielle à totale des signaux radio à haute fréquence en Amérique du Sud. Les aurores polaires qui en résultent pourraient encore être visibles demain matin.

Les éruptions solaires deviennent plus fréquentes et plus intenses à mesure que le Soleil approche de son maximum, la phase la plus active du cycle solaire — qui dure environ 11 ans. Les plus puissantes sont catégorisées X, avec une intensité extrême d’au moins 10−4 W/m2. Depuis le début du cycle actuel, 21 éruptions de catégorie X ont eu lieu, dont 12 cette année, y compris celle de classe X1 enregistrée simultanément sur Terre, sur la Lune et sur Mars.

Celle du 14 décembre provenait d’un complexe de taches (AR 3514) particulièrement actif, situé dans la région nord-ouest du disque solaire. Classée X2,8, il s’agit du la plus intense enregistrée depuis celle de septembre 2017 (classée X8,2). Elle a déclenché une vague de rayonnements qui ont frappé la Terre et perturbé son champ magnétique au niveau de l’Amérique du Sud. Une éruption de classe M (la seconde catégorie la plus puissante) l’a précédé de plusieurs heures.

Une invitation à rêver, prête à être portée.
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L’éruption de classe X2,8 enregistrée par la SDO de la NASA le 14 décembre. © NASA/SDO

Le Met Office britannique a prédit deux éjections de masse coronale (CME) qui ont accompagné l’éruption. La première a atteint notre haute atmosphère tôt aujourd’hui (16 décembre) et la seconde parviendra tôt demain matin (17 décembre).

Les CME sont des nuages de plasma magnétisé se déplaçant plus lentement que les ondes de rayonnement initiales. Les tempêtes géomagnétiques qui en résultent peuvent donner lieu à des aurores polaires et perturber les satellites et les infrastructures de télécommunications au sol. Dans l’hémisphère Nord, les aurores seront visibles dans le ciel d’Écosse, d’Irlande et d’Angleterre du Nord et dans des régions situées à la même latitude. Les habitants de l’hémisphère sud pourraient avoir la chance de les observer à des latitudes élevées, mais les courtes heures d’obscurité à cette période de l’année pourraient limiter les observations.

Les scientifiques estiment que la même tache solaire pourrait à nouveau déclencher une éruption de classe X dans les prochains jours. Les éruptions les plus intenses seront attendues lorsque le Soleil atteindra son maximum, prévu pour janvier 2024. Il s’agit d’une période d’activité maximale au cours de laquelle le nombre de taches solaires augmente rapidement et le rayonnement s’intensifie de 0,07% (et peut influencer le climat terrestre).

Lors des maxima solaires, les lignes de champ magnétique de l’étoile sont considérablement déformées, en raison du champ magnétique équatorial tournant plus rapidement que celui des pôles. Cela donne lieu à des éruptions extrêmes, comme celle ayant frappé la Terre en 1859 et dont les aurores ont été visibles jusqu’à Cuba.

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Cartographie des pannes radio survenues après l’éruption solaire. © NOAA/SWPC Boulder

Astuces pour observer les aurores polaires

Si vous vous situez suffisamment haut dans l’hémisphère Nord (par exemple dans le nord de la France, en Belgique ou au Canada), il se pourrait que vous puissiez observer voire photographier les aurores polaires résultant de l’éruption.

Pour maximiser les chances d’observation, commencez par suivre les prévisions météorologiques spatiales pour savoir quel est le meilleur moment pour partir à la chasse. Pour ce faire, vérifiez les indices d’échelle KP des activités géomagnétiques à venir. Il s’agit d’un indicateur d’activité aurorale allant de 0 à 9. Plus le chiffre est élevé, plus il y a de chances que des aurores soient visibles. Espérez alors un ciel dégagé, et rendez vous dans une zone idéalement exempte de pollution lumineuse — en hauteur et loin de la ville.

Si vous êtes suffisamment chanceux pour entrevoir toutes les conditions requises, vous pouvez opter pour un lieu comportant un plan d’eau. Les reflets de couleurs pourraient en effet apporter une touche magique à une éventuelle photo.

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Les conditions géomagnétiques globales attendues (Kp) pour une période donnée de 3 heures pour les trois prochains jours. © NOAA/SWPC Boulder

Assurez-vous que votre appareil photo ou votre smartphone soit monté sur un trépied, pour que l’objectif puisse pointer vers le ciel de manière stable. Optez pour un objectif grand angle (35 à 14 mm), afin de capturer une grande portion du ciel. Un déclencheur à distance (ou l’option retardateur) permettra finalement de stabiliser l’ensemble lorsque vous entamerez votre prise.

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