L’industrie de l’IA devrait atteindre une valeur de mille milliards de dollars dans la prochaine décennie, selon les prévisions des analystes. Cette estimation reflète l’enthousiasme grandissant pour le secteur. Cependant, un récent rapport souligne les risques de désillusion auxquels les investisseurs et les utilisateurs pourraient faire face.
Depuis l’essor de ChatGPT, de nombreuses entreprises dans le monde entier ont rapidement intégré l’IA générative dans leurs processus opérationnels. Plusieurs sociétés privilégient même la technologie au détriment de leurs employés, en procédant notamment à des licenciements massifs. Des milliers de salariés se voient ainsi remplacés par l’IA, dont les capacités augmentent à grands pas.
L’intérêt pour les IA ne cesse de croître, favorisé par le battage médiatique. Pourtant, selon un rapport de Axios, des entreprises ont subi des pertes en raison de leur engagement dans l’adoption précipitée de l’IA générative. En effet, en dépit des performances vantées, nombreux sont les inconvénients et les défis rédactionnels associés à la technologie : hallucination, désinformation, plagiat, etc. Face à cette situation, une question se pose : peut-on réellement compter sur ces nouveaux systèmes d’automatisation ?
Les dégâts de l’IA au sein des entreprises
Malgré les capacités de l’IA, il est difficile d’ignorer ses inconvénients, surtout lorsque ces derniers affectent l’image d’une entreprise. Plusieurs enseignes en ont déjà fait les frais. Au Royaume-Uni par exemple, un chatbot s’est mis à injurier les clients et à dénigrer ses employeurs.
En Californie, chez un concessionnaire automobile, un système alimenté par ChatGPT a effectué des propositions irréalistes en réduisant les prix des voitures à un dollar. Un autre exemple est celui d’un chatbot exploité par une compagnie aérienne, qui a menti à un client en deuil en lui promettant des réductions futures. Ces conséquences inattendues révèlent bien entendu un manque de contrôle de la part des entreprises, mais elles remettent surtout en question la sécurité et la fiabilité de la technologie, en particulier lorsqu’elle est intégrée au service client.
Un avenir douteux
De leur côté, optimistes quant à l’avenir de l’IA, les investisseurs misent gros sur la technologie. Rien que pour Microsoft, les investissements se comptent en milliards de dollars. Récemment, l’entreprise aurait même investi plus de 100 milliards de dollars dans la conception d’un supercalculateur pour soutenir l’IA, un projet qu’elle co-développerait avec OpenAI.
Pourtant, selon certains experts, ces investisseurs risquent de se retrouver face à des résultats décevants. Ils comparent notamment l’engouement actuel avec une « bulle prête à éclater ». Cela pourrait signifier que le marché de l’IA est à l’aube d’une chute drastique des prix, pouvant causer par la suite des pertes financières importantes. D’autres observateurs doutent également de la capacité de l’industrie à maintenir le rythme rapide d’innovation et de développement prévu. Selon eux, le secteur pourrait entrer dans une période de stagnation, où les progrès deviendront lents et très coûteux.
L’une des raisons qui pourraient amorcer le déclin de l’industrie est l’impatience des grands investisseurs. En effet, nombre d’entre eux ont l’espoir de réaliser rapidement d’intéressants retours sur investissement. Bien que leur impatience puisse accélérer l’innovation, les nouvelles technologies concernées n’auront probablement pas atteint leur maturité et ne pourront pas déployer leur plein potentiel, faute de temps. Cela pourrait finalement conduire à une réduction du financement et du soutien pour la recherche et le développement de l’IA.