Selon les statistiques, une personne âgée sur trois décède des suites de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence. Ce constat est alarmant, surtout lorsque l’on considère que le nombre de décès attribués aux maladies neurodégénératives est en hausse. Dans une récente étude publiée dans la revue Jama, des chercheurs de Harvard montrent que la consommation d’huile d’olive peut à elle seule considérablement réduire (jusqu’à 28 %) le risque de décès par démence (incluant Alzheimer).
Riche en acides gras, en vitamine E et en polyphénols, l’huile d’olive est connue pour ses effets anti-inflammatoires et antioxydants. Outre ces vertus, certaines études associent également sa consommation à la réduction du risque de déclin cognitif. Dans une étude antérieure menée aux États-Unis, des chercheurs ont montré que la consommation d’huile d’olive est liée à une réduction générale de la mortalité et qu’en consommer plus de 7 grammes par jour permet de réduire de 29 % le risque de mortalité par maladie neurodégénérative.
Cependant, cette étude n’a pas exploré spécifiquement le lien entre la consommation d’huile d’olive ou la qualité de l’alimentation et la mortalité due à la démence. Récemment, un groupe de chercheurs de Harvard, dirigé par Anne-Julie Tessier, a ainsi voulu combler cette lacune. L’équipe a donc cherché à savoir si les personnes qui consomment régulièrement cette huile présentent un risque plus faible de décès par démence. Ils ont également tenté de comprendre comment la qualité de l’alimentation associée à la consommation d’huile d’olive affecte le risque de mortalité liée par démence.
Une analyse sur 28 ans de données
Cette nouvelle recherche s’est appuyée sur deux principales sources de données. La première est l’étude Nurses’ Health Study (1990-2018), basée sur le suivi d’un groupe de femmes infirmières concernant les facteurs de risque de maladies graves. La seconde est le Health Professionals Follow-Up Study (1990-2018), une autre étude qui a suivi un groupe d’hommes professionnels de la santé. Incluant au total 92 383 participants, ces études ont permis de collecter de vastes quantités de données de santé, sur les habitudes de vie, l’alimentation et d’autres aspects sur plusieurs décennies (28 ans). Les données ont été analysées de mai 2022 à juillet 2023.
La consommation d’huile d’olive de ces personnes a été évaluée tous les 4 ans et a été divisée en quatre catégories : jamais ou moins d’une fois par mois, entre 0 à 4,5 grammes par jour (g/j), entre 4,5 g/j à 7 g/j et plus de 7 g/j. Les chercheurs ont également évalué la qualité globale de l’alimentation des participants en utilisant des indices spécifiques. Ils ont finalement identifié la cause de décès de chaque participant mort en consultant les registres de décès.
Faut-il donc consommer quotidiennement de l’huile d’olive ?
Les résultats des analyses ont révélé que la consommation d’au moins 7 grammes par jour d’huile d’olive est associée à un risque de décès par démence réduit de 28 %. Par ailleurs, aucune interaction significative n’a été trouvée entre la consommation d’huile d’olive et la qualité de l’alimentation. Cela pourrait indiquer que l’effet de l’huile est indépendant de la qualité globale du régime alimentaire.
Les chercheurs ont également souligné que substituer 5 grammes par jour de margarine ou de mayonnaise par une quantité équivalente d’huile d’olive pourrait réduire le risque de mortalité par démence de 8 à 14 %. Ils suggèrent également que la substitution par d’autres huiles végétales ou par du beurre ne permet pas d’obtenir ce même bienfait.