De nouvelles études apportent des explications au lien entre l’autisme et l’intérêt pour les jeux de société

De nouvelles recherches révèlent le lien probable entre les jeux de société et l autisme
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Les jeux de société, une industrie en pleine expansion avec des prévisions de revenus atteignant 30 milliards de dollars d’ici 2026, connaissent une popularité croissante, notamment parmi les individus présentant des traits neuro-atypiques (comme l’autisme). Pour explorer ce lien, des chercheurs britanniques ont mené cinq études distinctes publiées dans l’American Journal of Play et le Journal of Autism and Developmental Disorders.

Dans le but d’examiner la popularité des jeux de société chez les personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme (TSA) ainsi que le type d’expérience que ces passe-temps leur offrent, des chercheurs de l’Université de Plymouth et de l’Université Edge Hill au Royaume-Uni ont réalisé une série de cinq études. Ils espèrent que les résultats pourront contribuer à éclairer des travaux visant à mettre au point des programmes de bien-être ciblés pour les personnes atteintes d’autisme.

Mieux comprendre le lien entre les jeux de société et l’autisme

La première étude, dirigée par le Dr Liam Cross et ses collègues, s’est portée sur 1 600 passionnés de jeux de société du monde entier. Bien que les personnes autistes représentent environ 1 % de la population mondiale, les résultats ont révélé que 7 % des participants à l’étude avaient reçu un diagnostic d’autisme. En outre, l’analyse d’un questionnaire d’auto-évaluation à chaque participant de l’étude pour connaître leur quotient de spectre autistique (QA) a révélé que 30 % des joueurs interrogés présentaient des niveaux élevés de traits autistiques.

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La seconde étude s’est focalisée sur des entretiens individuels avec 13 passionnés de jeux de société ayant reçu un diagnostic d’autisme. Chaque participant a été interrogé sur ses expériences vis-à-vis des jeux de société et sur la façon dont il estimait que ce passe-temps affectait son état émotionnel. L’équipe a ainsi relevé que les jeux de société étaient perçus comme à la fois stimulants et relaxants pour les joueurs concernés. Ces derniers trouveraient dans les jeux un moyen de s’engager dans leurs passions avec moins de nécessité d’établir une relation sociale. « Nous savons que les jeux de société constituent un passe-temps sûr et précieux pour de nombreuses personnes autistes », a déclaré le psychologue Gray Atherton dans un communiqué de l’Université de Plymouth.

Dans la troisième expérience, les chercheurs ont porté leur attention sur un groupe de 28 personnes autistes lors d’une séance qui a duré un après-midi. L’équipe les a initiés à Codenames (un jeu d’équipe qui implique des mots et des indices), à Dixit (un jeu d’indices qui implique des images), à One Night Ultimate Werewolf et Spyfall (des jeux dont le principe consiste à cacher son identité aux autres). Après la séance, les participants ont été interrogés par les chercheurs. Les résultats de l’enquête ont montré que les joueurs trouvaient les jeux de société comme constituant un défi personnel, mais qu’ils présentaient en même temps des opportunités de croissance et une méthode alternative pour établir des relations sociales.

Les deux dernières études ont porté sur deux groupes incluant des adultes et des adolescents provenant d’écoles à besoins éducatifs spéciaux au Royaume-Uni. Sur une période de deux ans, les groupes en question ont participé à des séances hebdomadaires de jeux de société. Les résultats ont montré que ces séances d’intervention ludique ont renforcé leur coopération, leur indépendance et leurs compétences sociales.

Les chercheurs ont déclaré qu’à l’avenir, ils aimeraient étudier plus en détail comment les jeux de société sont susceptibles d’apporter bien-être et réconfort aux personnes autistes. « Nous avons été surpris de constater un manque de preuves démontrant l’efficacité de l’utilisation des jeux de société comme intervention auprès des personnes autistes, mais cette étude nous a motivés à poursuivre cette approche de différentes manières », a déclaré Atherton. « Chaque personne autiste est unique et nous voulons garantir que toutes les interventions puissent être adaptées selon les besoins pour ceux qui pourraient en bénéficier », a-t-elle poursuivi. « Nous utilisons également nos recherches pour adapter les jeux existants aux personnes autistes afin de rendre leur gameplay encore plus accessible et agréable », conclut le Dr Cross.

Source : American Journal of Play et The Journal of Autism and Developmental Disorders

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