Aujourd’hui, l’exploration spatiale est en pleine mutation : les nombreuses entreprises et divers acteurs privés sont devenus indispensables aux programmes spatiaux, et la montée en puissance d’une quantité considérable d’agences spatiales internationales fait que l’espace devient un endroit plutôt encombré. Il est donc nécessaire d’établir des règles à respecter. À présent, la NASA a publié les Accords Artemis, qui ont justement été établis dans ce but.
C’est pourquoi la NASA vient de fournir un ensemble d’accords, les Accords Artemis, pour que d’autres agences spatiales internationales ainsi que des sociétés privées s’y conforment durant leurs missions d’exploration spatiale. « Avec de nombreux pays et acteurs du secteur privé menant des missions et des opérations dans l’espace cislunaire, il est essentiel d’établir un ensemble commun de principes pour régir l’exploration civile et l’utilisation de l’espace », a expliqué la NASA.
« Les agences spatiales internationales qui rejoignent la NASA dans le cadre du programme Artemis le feront en exécutant les accords bilatéraux Artemis, qui décriront une vision commune des principes, ancrés dans le traité de l’espace (ndlr : le traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique) de 1967, pour créer un environnement sûr et transparent qui facilite l’exploration, la science et les activités commerciales pour toute l’humanité », a ajouté la NASA.
Ces accords sont exactement ce à quoi nous pourrions nous attendre de la part de la NASA et ils incluent : la paix, la transparence et l’interopérabilité (la capacité des dispositifs ou des systèmes à fonctionner avec différents dispositifs ou systèmes communs). En effet, Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA, explique que le but de ces accords est de garantir un avenir « sûr, prospère et pacifique » dans l’espace.
La NASA dévoile les grandes lignes de ses Accords Artemis
Au sein de ces accords, la NASA demande à tous les partenaires internationaux d’accepter de partager leurs données scientifiques publiquement, ainsi que d’enregistrer tous les objets spatiaux. « Sans enregistrement approprié, la coordination pour éviter les interférences nuisibles ne peut pas avoir lieu », peut-on lire dans les accords. « Les accords Artemis renforcent la nature critique de l’enregistrement et exhortent tout partenaire qui n’est pas déjà membre de la convention à adhérer dès que possible », explique la NASA.
À l’heure actuelle, environ 87% de tous les satellites, sondes, atterrisseurs et autres objets spatiaux lancés ont été enregistrés dans les Traités et Principes des Nations Unies relatifs à l’espace extra-atmosphérique (Convention sur l’immatriculation des objets lancés dans l’espace extra-atmosphérique).
En effet, les données scientifiques en libre accès ainsi que l’enregistrement de tous les objets spatiaux aident la communauté scientifique et les particuliers à garder un œil sur les informations. Il n’est pas rare que les citoyens lambda découvrent des choses que même la NASA a omis de voir.
Vers l’encadrement de la collaboration internationale
Les accords demandent également aux partenaires internationaux de protéger les sites et les artefacts actuels ayant une « valeur historique », soit par exemple les zones d’atterrissages lunaires qui ont déjà servi. En effet, à l’heure actuelle, il y a déjà plus de 190’000 kilogrammes de déchets déposés sur la Lune…
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Concernant la gestion des ressources spatiales et des informations sur les débris orbitaux ainsi que leur élimination, nombre d’entre eux sont très similaires au Traité de l’espace qui est entré en vigueur en 1967 (mentionné plus haut) et qui donne des directives détaillées sur ce qu’un pays peut ou ne peut pas faire dans l’espace.
En réalité, ce document (qui n’a pas changé depuis plus de 50 ans) contient de nombreuses leçons précieuses pour la prochaine étape de l’exploration spatiale… Bien que depuis l’élaboration de ce traité, beaucoup de choses ont changé, il semble que certains éléments clés, soit la coopération, la paix et le bien général, restent les mêmes. Et fort heureusement.