Les fameuses « Google glass » ont fait date dans l’histoire de la réalité augmentée. Pour autant, à leur époque, elles n’étaient pas parvenues à s’imposer auprès du grand public. En retrait depuis un moment sur le sujet de la RA, Google semble aujourd’hui se remettre dans la course face aux autres géants du domaine.
C’est un simple post LinkedIn, assorti d’un tweet pour faire bonne mesure, qui a attiré l’attention de plusieurs médias américains. Marc Lucovsky a déclaré avoir été recruté au sein de Google en tant que directeur principal de l’ingénierie et des systèmes d’exploitation en réalité augmentée. Il a pris son poste le 14 décembre, plaisantant sur le fait d’être « à nouveau devenu un ‘Noogler’ » contraction de « noob » (débutant, petit nouveau, en français) et « Google ». Pas si nouveau que ça, en effet, puisqu’il avait déjà travaillé au sein de l’entreprise de 2004 à 2009, comme l’affiche également sa page LinkedIn.
Congrats! It's good to see Google back in the XR game.
If there will be some remote (outside USA) design roles, I'd love to know.
— 4Barel (@4Barel) December 14, 2021
Cette petite information, glissée au fil des réseaux sociaux, fait beaucoup parler, tant dans les médias que dans les fils de réponse à ses posts. Pourquoi ? Parce que le directeur de l’ingénierie et des systèmes d’exploitation en RA a aussi partagé sa fiche de poste. Or, en creusant un peu dans les annonces d’emplois Google du moment, on en trouve certaines qui donnent clairement à penser que l’entreprise se remet dans la course sur le sujet de la réalité augmentée, en développant un nouvel outil dédié.
« Notre équipe construit les composants logiciels qui contrôlent et gèrent le matériel de nos produits de réalité augmentée (RA). Il s’agit des composants logiciels qui s’exécutent sur les appareils de RA et qui sont les plus proches du matériel. Alors que Google ajoute des produits au portefeuille de RA, l’équipe OS Foundations est la toute première équipe logicielle à travailler avec ce nouveau matériel », peut-on ainsi lire dans la fiche de poste d’un développeur logiciel. Le média 9to5Google s’est ainsi prêté à l’exercice de relever tous les indices semés dans les fiches de postes. « En tant que membre de l’équipe, vous serez responsable du logiciel global de l’appareil photo pour un appareil AR innovant », peut-on lire sur un poste d’ingénieur logiciel.
« Dans ce rôle, vous dirigerez la conception et développerez un cadre d’entrée pour une plate-forme intégrée en temps réel qui constituera la base des expériences AR de prochaine génération. Vous serez responsable du logiciel de périphérique d’entrée global pour un périphérique AR innovant », peut-on encore découvrir sur le descriptif d’un emploi de développeur technique principal, là encore ciblé spécifiquement sur la réalité augmentée.
Rachat de North, entreprise de réalité augmentée
Autre indice de la volonté de Google d’investir dans la réalité augmentée : ces postes se situent souvent aux États-Unis, mais certains sont localisés à Waterloo, au Canada. Or, c’est dans cette ville que Google a fait l’acquisition en 2020 d’une entreprise spécialisée dans les lunettes de réalité augmentée, North…
Enfin, l’embauche de Marc Lucovsky n’est pas anodine non plus. Le « petit nouveau » a été auparavant directeur général des systèmes d’exploitation chez Oculus VR, autrement dit Facebook, durant plus de quatre ans. C’est donc un profil de connaisseur que s’est offert Google, et qui suscite aussi de l’émulation pour pourvoir d’autres postes sur ce sujet de la réalité augmentée. Il a d’ailleurs explicitement tweeté à ce sujet, invitant les experts du domaine en recherche d’emploi à le contacter. Depuis hier, les réponses affluent déjà.
Google n’est évidemment pas le seul à avoir des ambitions en matière de réalité augmentée. En parallèle, les géants du numérique affûtent aussi leurs atouts depuis un moment déjà pour remporter cette « course ». Facebook s’est ouvertement renommée Meta et clame au monde sa volonté de développer un métavers qui ferait partie de notre quotidien. Apple, quant à elle, semble aussi se tourner vers des lunettes de réalité augmentée, au point de laisser transpirer une volonté de « remplacer l’iPhone » d’ici 10 ans.
Reste à savoir si les nouvelles lunettes de Google sauront davantage plaire au grand public que les précédentes. À l’heure où s’écrit cet article, en tapant la requête « Google glass » dans le moteur de recherche du même nom, la troisième réponse comme la quatrième sont toujours des articles qui exposent en quoi cette innovation s’est révélée être un échec.