L’innovation technologique transforme l’éducation, et l’Université de Loughborough au Royaume-Uni se positionne en pionnière avec l’introduction de conférenciers holographiques. Cette avancée, prévue pour 2025 et en phase d’essai dans cette université, promet de changer à jamais l’expérience d’apprentissage en utilisant des avatars holographiques pour des cours magistraux. En plus d’offrir une immersion d’un nouveau genre, elle contribuerait à la réduction de l’empreinte carbone.
À l’ère où la technologie redéfinit les frontières de l’éducation, l’Université de Loughborough au Royaume-Uni se distingue par une initiative audacieuse et unique en Europe : l’intégration de conférenciers holographiques. Cette démarche, prévue pour une mise en œuvre en 2025 et en phase d’essai dans l’université susmentionnée, représente un jalon dans l’application de solutions numériques avancées au secteur éducatif.
Ce projet, développé en collaboration avec Proto, une entreprise technologique basée à Los Angeles, illustre une convergence entre l’enseignement traditionnel et les nouvelles possibilités offertes par l’intelligence artificielle et l’holographie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, cette approche pourrait réduire l’empreinte carbone de l’université.
Et l’écologie ?
Contrairement aux cours en ligne classiques, souvent perçus comme impersonnels et distants, les hologrammes offrent une expérience plus tangible et interactive. Dans un article de The Guardian, Vikki Locke, directrice des études de premier cycle à l’Université de Loughborough, explique que cette approche immersive suscite un intérêt marqué chez les étudiants. Ils se montrent plus engagés et réceptifs, car l’holographie crée un sentiment de présence et de réalisme.
Parallèlement, l’adoption de cette technologie holographique présenterait des bénéfices écologiques notables. En réduisant le besoin de trajets et de voyages pour les conférenciers invités, l’université s’inscrit dans une démarche de durabilité environnementale, car cette initiative contribue à diminuer l’empreinte carbone associée aux déplacements internationaux, un enjeu majeur dans le contexte actuel de crise climatique.
De plus, l’utilisation de l’holographie dans l’enseignement peut potentiellement réduire la consommation de matériaux, notamment dans la création de prototypes pour les cours d’ingénierie et de design. En permettant aux étudiants de visualiser et d’interagir avec des modèles holographiques, l’université favorise une approche plus écoresponsable de l’éducation.
La technologie derrière le dispositif
Proto, reconnue pour avoir déjà réalisé des hologrammes de célébrités disparues, étends désormais son expertise à la reproduction d’icônes historiques et scientifiques. L’exemple le plus frappant est celui de Stephen Hawking, dont l’hologramme pourrait être utilisé pour des cours ou des conférences.
Une technologie de reproduction de Proto, alliant l’intelligence artificielle à des techniques de projection avancées, permet de recréer non seulement l’image, mais aussi la voix et les manières de ces personnalités. L’objectif est de créer une expérience d’interaction qui se rapproche au maximum de la réalité, offrant aux étudiants et au public une opportunité unique de « rencontrer » et d’apprendre de figures emblématiques.
David Nussbaum, fondateur de Proto, envisage un avenir où la technologie holographique ne serait pas un luxe réservé à une élite. En démocratisant l’accès aux hologrammes, il souhaite briser l’image de cette technologie comme étant exclusivement destinée aux célébrités ou aux personnes fortunées.
Pour ce faire, Proto travaille sur le développement d’unités holographiques plus compactes et économiquement abordables, dont le lancement est prévu dans les 18 prochains mois.
Implications éducatives et potentiels éthiques
Le professeur Gary Burnett, expert en créativité numérique à Loughborough, souligne l’importance croissante de la maîtrise des technologies immersives dans le monde académique. Selon lui, la capacité à interagir avec, et à comprendre, les technologies immersives telles que l’holographie, n’est plus une compétence de niche, mais une nécessité. Elle prépare les étudiants à une multitude de scénarios professionnels, allant de la présentation virtuelle à la collaboration à distance, en passant par la conception et la gestion de projets numériques.
D’autre part, l’intégration de l’holographie dans l’éducation soulève des questions éthiques et légales, en particulier concernant l’utilisation des images et identités de personnalités décédées. La création d’hologrammes de figures historiques ou de scientifiques célèbres, bien que technologiquement réalisable, implique une réflexion approfondie sur les droits d’image, le consentement posthume et la représentation fidèle de ces individus.
Les institutions éducatives et les entreprises technologiques devront naviguer avec prudence dans ce territoire inexploré, en veillant à respecter l’héritage et la mémoire des personnes représentées, tout en exploitant le potentiel éducatif de cette technologie novatrice.