Une IA écrit des dissertations qui inquiètent les professeurs

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| Pixabay/Tumisu
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Les étudiants en mal d’inspiration pourraient bien être tentés de demander à une intelligence artificielle (IA) de faire leurs devoirs… Et le pire, c’est que ça pourrait marcher. Des professeurs d’université ont tenté de faire écrire des dissertations à ChatGPT, une nouvelle IA conversationnelle, et ont obtenu des résultats qui les ont laissés pensifs.

Ces derniers temps, les intelligences artificielles dédiées à l’écriture de textes ont fait des progrès parfois déroutants. Dernièrement, c’est surtout GPT-3, l’IA développée par OpenAI, que nous suivons de près. Comme nous l’avions évoqué dans un article, elle avait déjà surpris les scientifiques en rédigeant une publication scientifique tout à fait crédible à son propre sujet.

Cette fois-ci, la nouvelle version présentée par Open AI se nomme ChatGPT, et elle est conçue pour être très accessible au grand public. Comme ses prédécesseurs, elle est capable de générer du texte sur à peu près n’importe quel sujet. Comme on peut le voir sur ce post Twitter, certains utilisateurs sont parvenus à lui faire rédiger des suggestions de corrections pour du code informatique, tandis que d’autres se sont plutôt intéressés à ses talents de poète.

Afin de tester ses capacités universitaires, certains professeurs lui ont également soumis des sujets de dissertation. Interrogé par The Guardian, Dan Gillmore, professeur de journalisme à l’Arizona State University, a expliqué sa démarche. Il a demandé à l’IA de s’occuper de s’acquitter de la même tâche qu’il avait assignée à ses étudiants : écrire une lettre destinée à un parent pour lui donner des conseils sur la sécurité et la confidentialité en ligne. Or, ChatGPT s’en est sorti plutôt honorablement.

De la physique moderne à la poésie

« Si vous n’êtes pas sûr de la légitimité d’un site Web ou d’un e-mail, vous pouvez effectuer une recherche rapide pour voir si d’autres l’ont signalé comme étant une arnaque », a entre autres conseillé l’IA. Dan Gillmore a affirmé qu’il « aurait donné une bonne note » à un travail comme celui-ci, exprimant son inquiétude à ce sujet. Selon lui, « le monde universitaire doit faire face à des problèmes très sérieux ».

Peter Wang, PDG d’une entreprise de machine learning, a lui aussi entrepris d’avoir une conversation assez poussée avec l’IA, puisqu’il lui a parlé de physique.

« Hum… Je viens d’avoir une conversation de 20 minutes avec ChatGPT sur l’histoire de la physique moderne. Si j’avais eu cette merde comme tuteur pendant le lycée et la fac…. OMG. Je pense que nous pouvons réinventer le concept d’éducation à grande échelle. L’université telle que nous la connaissons cessera d’exister », peut-on lire dans son Tweet.

Cette conclusion dramatique est peut-être tout de même un peu hâtive. En effet, malgré ses bonnes performances, ChatGPT n’est pas non plus dépourvu de défauts. Le média Futurism souligne par exemple dans un article sur le sujet que ChatGPT « ne peut pas vraiment distinguer la vérité de la fiction et invente souvent des faits » avant d’ajouter, non sans un certain humour : « d’aucuns pourraient rétorquer que cette tendance n’est pas si différente de celle de l’étudiant moyen ».

OpenAI a cependant déclaré que la nouvelle IA a été créée en mettant l’accent sur la facilité d’utilisation. L’IA est également capable de reconnaître ses erreurs et d’informer l’utilisateur lorsqu’elle sait que ce qu’elle va dire relève de la fiction. Bien entendu, au-delà de la triche, l’IA pourrait s’avérer être un outil éducatif intéressant. Elle est pour le moment accessible librement dans certains pays : on ne devrait donc pas attendre bien longtemps pour savoir si elle va effectivement être utilisée à des fins douteuses par les étudiants.

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