Parmi les victimes les plus touchées par le réchauffement climatique, l’Arctique ne vole pas sa place en haut du podium. Entre fonte des banquises et mise en danger des écosystèmes, la hausse des températures n’épargne pas cette région du monde, elle s’y montre même plus intense. Des températures si hautes qu’en ce moment, de gigantesques incendies visibles depuis l’espace ravagent le cercle polaire arctique, dégageant à leur tour d’importantes quantités de CO2.
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète et, après le mois de juin le plus chaud enregistré sur Terre, la région est littéralement en feu. Du Groenland à la Sibérie, en passant par l’Alaska, de vastes étendues de flammes et de fumée évoluent autour de l’hémisphère nord supérieur de la planète.
Depuis le début du mois de juin, plus de 100 feux de forêt ont brûlé dans le cercle polaire arctique. Rien qu’en Russie, 11 régions sur 49 sont actuellement en flammes. Au milieu d’un été exceptionnellement chaud et sec, même le glacial Groenland connaît un incendie de plusieurs jours visible depuis l’espace, comme le montre l’image satellite traitée par Pierre Markuse ci-dessous.
Bien que les feux de forêt dans l’Arctique ne soient pas techniquement rares, ils se sont aggravés ces dernières années à cause du réchauffement de la planète. L’intensité extrême et le nombre des feux de forêt de cette année sont si importants que les climatologues et l’Organisation météorologique mondiale les qualifient de sans précédent.
Thomas Smith, géographe de l’environnement à la London School of Economics, explique que l’ampleur de ces incendies n’avait jamais été vue depuis 16 ans et que, comme ils brûlent des réserves de carbone, ils alimentent inévitablement un cycle de réchauffement vicieux.
Impressive extent of heavy smoke across much of central Russia/Siberia, Alaska & Canada from numerous intense boreal & #Arctic #wildfires shows up in latest #Copernicus Atmosphere Monitoring Service aerosol optical depth forecast https://t.co/N5E33mccsh pic.twitter.com/br0kkT02HY
— Mark Parrington (@m_parrington) July 24, 2019
« Ce sont quelques-uns des plus grands incendies de la planète, certains semblant dépasser 100’000 hectares. La quantité de CO2 émise par les incendies du cercle polaire arctique en juin 2019 est supérieure à la totalité des émissions de CO2 des incendies du cercle polaire arctique enregistrés le même mois de 2010 à 2018 réunis ».
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Record-breaking heat in #Alaska has exacerbated clusters of wildfires burning throughout the state. https://t.co/8zqVC5JAjx #NASA #MODIS #fire pic.twitter.com/64zL7gYETx
— NASA Earth (@NASAEarth) July 11, 2019
Même les zones qui ne brûlent pas en subissent les conséquences. Selon un rapport de l’Observatoire de la Terre de la NASA, des panaches de fumée se répandent dans toute la Russie, tourbillonnant dans les grandes villes et faisant chuter la qualité de l’air.
Le géophysicien Santiago Gasso a tweeté que les incendies en Sibérie « ont maintenant créé un couvercle de fumée s’étendant sur 4 millions et demi de kilomètres carrés au-dessus du centre de l’Asie du Nord ».
The #siberianfires in #KrasnoyarskKrai and #SakhaRepublic, #Russia now created a smoke lid extending over 4 and half million of sq km over central northern Asia. This is staggering. @m_parrington @CopernicusEU @DanLindsey77 pic.twitter.com/A8fleCzr3k
— Santiago Gassó (@SanGasso) July 24, 2019
Si rien n’est fait pour réduire nos émissions de carbone, le réchauffement de la planète ne fera qu’empirer, et ces incendies extrêmes pourraient bientôt devenir des événements annuels.