James Webb entame bientôt les tests post-déploiement

James Webb entame bientôt tests post-déploiement
Vue d'artiste du télescope James Webb (entièrement déployé). | NASA
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Digne d’une série télévisée à suspens, le déploiement structurel de James Webb s’est enfin achevé, avec l’ouverture de son grand miroir principal. Samedi à 8h53 HNE, la partie externe de ce dispositif de plus de six mètres d’envergure a commencé à se déplier, pour enfin se verrouiller à 13h17. Une réussite historique pour la NASA, qui se rapproche un peu plus de l’observation des plus lointaines parties du cosmos connues à ce jour. Les 126 moteurs qui contrôleront les 18 segments du miroir primaire doivent maintenant subir une longue série de tests afin de permettre un alignement parfait. L’ensemble du système du télescope doit refroidir, être testé et calibré avant de commencer les observations.

Projet colossal d’une valeur de 10 milliards de dollars, le lancement du télescope spatial a été suivi de près par le monde entier. Le télescope en lui-même et son vaisseau de soutien sont si démesurés que chaque étape s’annonçait délicate et périlleuse. Les scientifiques de la NASA l’ont ainsi conçu pliable afin de pouvoir le placer en toute sécurité dans une fusée Ariane 5. Cependant, ce déploiement du télescope n’interrompt pas pour autant le suspens… D’autres étapes clés sont à venir.

Après le lancement et le premier déploiement, les manœuvres étaient plutôt simples, mais devaient être parfaitement orchestrées. Les panneaux solaires pour alimenter le vaisseau spatial en énergie ont d’abord été ouverts. Vient alors l’ensemble d’antennes radio qui assure le contact avec la Terre. Après cela, des boucliers sont dépliés à l’avant et l’arrière du télescope pour le protéger de la chaleur et des radiations du Soleil, de la Lune, mais aussi de la Terre. Puis, ils ont été légèrement étendus en longueur pour isoler davantage. Finalement, un volet s’est ouvert pour capturer les vents solaires à la manière d’une voile de bateau, pour stabiliser la position du télescope.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Une précision chirurgicale

L’étape la plus sensible était celle du déploiement du bouclier thermique. Ce dernier, si grand et si fragile, a nécessité une manipulation millimétrée. Composé de 5 couches de polymères aussi fins qu’un cheveu (entre 0,025 et 0,05 mm), chacune de ses toiles mesure plus de 20 m de long sur 14 m de large. C’est un peu comme travailler sur les élytres d’un insecte dont les ailes seraient aussi grandes qu’un terrain de tennis !

Ces 5 couches protégeront le télescope de la chaleur du soleil en le maintenant sous une température de -223 °C. En se servant du vide comme isolant, chaque espace entre les couches permettra de piéger et d’évacuer la chaleur accumulée par chaque couche. Celle la plus « en dessous », et la seule frappée directement par la lumière du soleil, sera donc la plus chaude des 5. Les dimensions et les positions de chacune feront ensuite en sorte que les éléments de l’œil du télescope soient toujours protégés de rayons directs du Soleil.

Afin de gérer les dimensions hors normes du bouclier, 107 vérins ont dû fonctionner au millimètre près, permettant de le déployer en douceur, sans l’abîmer. Chaque couche a été très minutieusement tendue pour qu’elle ne se déchire pas. Le radiateur a ensuite été ouvert pour garder les appareillages à la bonne température. Le miroir secondaire, qui réfléchit la lumière du principal vers les instruments et les ailes du miroir primaire, a alors pu être déployé. L’étape finale a été le déploiement du miroir principal.

Ces étapes d’envergure achevées, effusions de joie et de soulagement émanent des astronomes du monde entier. Et pourtant, ce n’est pas fini. D’autres étapes restent encore à venir. Les 126 moteurs qui contrôleront les 18 segments du miroir primaire doivent encore subir toute une panoplie de tests, dans les mois à venir, afin de permettre un alignement parfait. L’ensemble du système du télescope doit aussi refroidir, être testé et calibré avant de commencer à observer.

Parallèlement, le vaisseau ira se caler sur son orbite définitive — le point de Lagrange L2 — à 1,6 million de kilomètres de la Terre pour se stabiliser complètement. Dans quelques mois, le monde aura les premières images tant attendues du télescope spatial le plus puissant jamais construit. James Webb verra plus loin que n’importe quel observatoire spatial, observant principalement dans l’infrarouge. Il permettra de remonter vers les premières galaxies et aidera peut-être à percer, enfin, le mystère des trous noirs.

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