La NASA a diffusé une photo envoyée par la sonde Parker montrant un jet coronal à une distance et une qualité jamais atteints auparavant.
Le lancement de la sonde spatiale Parker en août dernier a pour but d’étudier la couronne solaire, à des distances plus proches que les précédentes sondes envoyées en mission vers le Soleil.
La couronne constitue une couche atmosphérique solaire externe. Elle possède une température bien plus élevée que la surface solaire (de l’ordre de millions de degrés, alors que la surface est à 5500 °C). Un instrument utilisé par les astronomes, nommé coronographe, permet d’observer la couronne la journée, mais elle peut également être aperçue brièvement à l’œil nu lors d’une éclipse solaire totale.
La sonde Parker a accompli son premier survol le 11 novembre, et a collecté une quantité importante d’informations qui ne sont parvenues à la NASA que la semaine dernière.
Parmi ces données se trouve également une magnifique photo prise par l’imageur spécial de la sonde, permettant d’imager des vents solaires et d’apercevoir la forme de la couronne. La photo montre un jet coronal, une sorte de boucle de gaz et de plasma de la couronne reliant deux régions du soleil à polarité opposée. Ces zones, à l’activité magnétique importante, capturent des électrons qui par la suite, brillent intensément.
Des images de jets coronaux avaient déjà été prises auparavant, mais jamais avec une telle netteté et à une distance aussi proche, la sonde Parker se trouvant à 27.2 millions de kilomètres du soleil lors de l’éruption.
Our @NASASun mission, Parker Solar Probe, is flying closer to the Sun than any spacecraft before, speeding through the corona & collecting never-before-seen data with four cutting-edge science instruments. Now, it’s time to start solving solar mysteries: https://t.co/3WbedPsfJH pic.twitter.com/ndUz9uTRXg
— NASA (@NASA) 13 décembre 2018
Les taches noires sur la photo ci-dessus ne sont que des artéfacts causés par les corrections de l’arrière-plan, tandis que le gros point blanc représente la planète Mercure.
La sonde est protégée par un bouclier thermique lui permettant de résister à des températures attendues de l’ordre des 1370 °C, mais la NASA n’a pas encore indiqué la température qu’il faisait dans la zone où se trouvait la sonde lors de la capture de la photo.
Les astronomes prévoient son prochain survol pour le 4 avril 2019, ce qui leur laisse du temps pour bien analyser toutes les données récoltées. Mais ils s’impatientent déjà de la prochaine expédition de la sonde.
« Nous ne savions pas à quoi nous attendre si près du soleil, jusqu’à ce que nous obtenions les données, et nous verrons probablement par la suite de nouveaux phénomènes », déclare Nour Raouafi, scientifique participant au projet de la NASA. « Parker est une mission d’exploration. Le potentiel de nouvelles découvertes est énorme ».