Au cours des dernières années, les incendies se sont multipliés dans plusieurs régions arctiques dont l’Alaska. Si ces feux ne sont pas rares, leur fréquence a considérablement augmenté en peu de temps. C’est pourquoi la NASA a lancé un projet de surveillance et d’étude de ces incendies, qui menacent à la fois l’environnement et les écosystèmes locaux, ainsi que la santé des populations humaines alentours.
En combinant des travaux de terrain et de laboratoire, ainsi que des observations satellitaires et aéroportées, la NASA lance une étude sur les effets des incendies de forêt de l’Arctique en Alaska sur l’environnement et la santé de la population, ainsi que sur l’incidence de la fréquence accrue de ces événements sur le climat.
Selon la NASA, les feux de forêt dans l’Arctique sont généralement provoqués par des éclairs et ont tendance à s’étendre et à brûler de grandes zones de végétation.
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« Les incendies font partie intégrante de l’écosystème, mais nous assistons à un cycle accéléré : les incendies sont plus fréquents et plus graves, et les zones brûlées de plus en plus grandes » déclare Liz Hoy, chercheuse au Goddard Space Flight Center de la NASA.
Des incendies à l’origine d’un fort dégagement de CO2
Hoy travaille également dans le cadre de l’expérience sur la vulnérabilité de la zone arctique et boréale de la NASA (ABoVE), une campagne sur le terrain qui examine la résilience des écosystèmes et des populations arctiques et boréales face aux changements de l’environnement. Les feux de forêt dans l’Arctique contribuent aux émissions de CO2 générées par la combustion d’une couche de sol épaisse et riche en carbone, qui sert également d’isolant pour le pergélisol.
« Lorsque vous brûlez le sol sur le dessus, c’est comme si vous aviez une glacière et que vous ouvriez le couvercle. Le pergélisol en dessous dégèle et vous laissez le sol se décomposer, ce qui libère encore plus de carbone dans l’atmosphère » explique Hoy. Le dégel de cette couche de sol provoque également un affaissement du sol et un effondrement.
« Que la zone perturbée par le feu se rétablisse ou subisse un affaissement dépend de la quantité de glace dans le sol » déclare Go Iwahana, chercheur à l’Université d’Alaska. « D’autres facteurs en jeu sont la gravité de l’incendie qui endommage la couche organique de surface et la météo, qui affecte la région brûlée après l’incendie ».
Des conséquences néfastes sur la faune et le santé humaine
Les incendies ont également un effet sur la faune qui entoure la région car ils modifient la répartition des espèces de plusieurs végétaux. Une espèce de renne originaire de l’Arctique, le caribou, met longtemps à se rétablir après un incendie, car elle se nourrit de plantes à croissance lente.
« Après un feu intense, nous pouvons voir des changements dans la composition générale de la végétation du sol. Cela va changer les espèces de mammifères qui peuvent y vivre et la façon dont les gens peuvent utiliser la terre, par exemple pour la chasse » indique Hoy.
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ABoVE lance également un projet visant à étudier les effets de ces incendies sur la population de l’Alaska, les incendies de forêt émettant de grandes quantités de particules qui affectent les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.
« Les incendies se produisent pendant les mois chauds, lorsque les gens passent beaucoup de temps à l’extérieur » déclare Tatiana Loboda, professeure à l’Université du Maryland. « Surtout les peuples autochtones pratiquant des activités de subsistance telles que la pêche et la chasse ».
Vidéo récapitulant comment et pour quelles raisons la NASA étudie de près les incendies arctiques :