Le tout dernier espoir de la Malaisie pour la reproduction des rhinocéros de Sumatra a disparu. À présent, il ne reste plus qu’une femelle dans le pays.
Tam, le rhinocéros de Sumatra trentenaire (âge exact inconnu), et dernier mâle de son espèce en Malaisie, est mort lundi dans la réserve faunique de Tabin, mettant fin aux tentatives de reproduction de l’espèce dans le pays.
Tam commençait à montrer des signes de dégradation de sa santé vers la fin du mois d’avril, avec des pertes d’appétit et d’énergie qui s’aggravaient au fur et à mesure que les jours passaient, jusqu’au 27 mai, où il lâcha son dernier souffle.
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Bien que la cause de son décès soit encore inconnue, des indices suggèrent que ses reins ou son foie aurait dysfonctionné. Les origines de ces défaillances ont de fortes chances d’être naturelles, les rhinocéros de Sumatra ne vivant en moyenne qu’entre 35 et 40 ans.
Cependant, cette perte ne doit pas être prise à la légère. Les rhinocéros de Sumatra ont été classés comme éteints à l’état sauvage dans le pays depuis 2015. Les responsables de la réserve comptaient sur Tam pour la reproduction de descendances avec Puntung et Iman, deux femelles également captives, par fécondation in vitro.
Puntung, qui vivait dans la réserve depuis 2011, avait été euthanasiée il y a 2 ans, à cause d’un cancer incurable qu’elle avait contracté. À présent, Imam est la dernière représentante de son espèce en Malaisie.
On estime que seulement 80 rhinocéros de Sumatra sont actuellement vivants dans le monde, la majorité se trouvant sur l’île de Sumatra et dans une région de l’île de Bornéo. Leur nombre est en constante diminution. L’intervention humaine en est la principale cause, avec le braconnage et la destruction de leur habitat.
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L’une des raisons expliquant la difficulté de la reproduction naturelle de cette espèce est qu’elle a tendance à vivre solitairement, à moins de devoir s’accoupler ou d’élever une progéniture. De plus, il arrive souvent que les femelles montrent des problèmes au niveau de leur organe sexuel, comme des kystes ovariens, qui finissent par les rendre stériles.
Mais dans le cas de cette réserve, le niveau de fertilité de Tam serait la cause de l’échec des tentatives de reproduction avec son sperme de mauvaise qualité, alors qu’Iman produit des ovules fécondables.
La reproduction in vitro ou par une mère porteuse restent donc toujours des solutions, bien que ces tentatives avec d’autres rhinocéros aient été un échec par le passé.
La mort de Tam est un autre signal démontrant l’urgence de la protection des rhinocéros de Sumatra en les emmenant dans une réserve, et en fournissant davantage de moyens pour la reproduction. Les Malaysiens espèrent que l’Indonésie, qui possède une partie des rhinocéros de Sumatra restants, participera davantage à la préservation de l’espèce.