Jouer n’est pas réservé aux enfants. Parfois, une simple partie de cartes, une partie de cache-cache ou un jeu de mots suffit à faire surgir des rires, des souvenirs… voire des larmes. Il y a quelque chose de profondément révélateur dans l’acte de jouer, quelque chose qui réveille des zones endormies de la mémoire et de l’âme.
Rejouer, c’est retrouver une version plus libre de soi-même. Dans cet espace sans jugement, les émotions circulent librement : le rire éclate spontanément, la frustration enseigne, la joie se partage. Et tout cela sans réfléchir. Il suffit de se laisser porter.
Jouer, c’est aussi ressentir
La première fois que j’ai rejoué “pour de vrai” à l’âge adulte, c’était un après-midi ordinaire, entouré d’amis. Un tournoi improvisé avec des plateaux, des cartes et des règles absurdes. D’abord, la gêne. Puis, la compétitivité. Ensuite, les éclats de rire. Et enfin, la surprise de me sentir sincèrement heureux pour quelque chose d’aussi simple.
En jouant, j’ai redécouvert ce que signifiait “être présent”. Sans téléphone, sans penser au travail. Juste moi, mes émotions et l’instant.
Des souvenirs cachés derrière les rires
Le jeu a ce pouvoir étrange d’ouvrir des portes dont on ignorait l’existence. Dans une activité d’improvisation, j’ai réalisé à quel point j’avais peur de me tromper en public. Lors d’un jeu de mime, le rire de mon enfance est revenu, un rire que je ne reconnaissais plus depuis des années.
Combien de fois avez-vous joué sans chercher à gagner, juste pour le plaisir de participer ? Ce sentiment est rare à l’âge adulte, où tout doit avoir un but. Mais en jouant, on redécouvre que “l’inutile” peut aussi être essentiel.
Quand le jeu soigne
Durant une période difficile de ma vie, quelqu’un m’a invité à une soirée jeux de société. J’ai hésité. J’étais triste, épuisé, distant. Et pourtant, j’y suis allé. Ce soir-là, entre blagues absurdes et défis sans queue ni tête, j’ai réalisé quelque chose : mon rire n’avait pas disparu. Il était juste caché.
Le jeu n’a pas résolu mes problèmes, mais il m’a montré que je pouvais encore me connecter à la joie. Il m’a rappelé que certaines parties de moi étaient toujours là, prêtes à ressurgir dès que je lâchais prise.
Le miroir émotionnel de chaque partie
Le jeu révèle le meilleur… et parfois le pire de nous-mêmes. Certains deviennent leaders, d’autres se replient, certains s’énervent de perdre, d’autres se réjouissent de chaque petite victoire. Chacun montre sa façon d’aimer, de se battre, de se connecter ou même de fuir.
Dans une simple partie, on devine l’impatience, la peur, la générosité ou la résilience. Il y a ceux qui ne supportent pas l’échec, et ceux qui rient d’eux-mêmes. Jouer est un thermomètre émotionnel déguisé en divertissement.
L’enfance ne s’arrête pas en grandissant
On croit parfois que devenir adulte signifie arrêter de jouer. Mais jouer, ce n’est pas juste un passe-temps : c’est explorer, créer du lien, se libérer. On joue quand on danse spontanément, quand on fait une blague, quand on invente une histoire avec un enfant. Le jeu est partout, dès qu’on s’autorise à ressentir sans se juger.
Pas besoin de plateau pour jouer. Il suffit d’en avoir envie.
Se redécouvrir en jouant
Rejouer, c’est se rappeler qui l’on est quand personne ne nous regarde. Quand le résultat importe peu, seul le chemin compte. En jouant, nous sommes maladroits, courageux, brillants, ridicules, heureux. Nous sommes nous-mêmes, sans masque.
Et vous, depuis quand n’avez-vous pas joué juste pour jouer ?
Je vous invite à le raconter, à le partager ou simplement à vous offrir un moment de jeu. Car là, dans ce coin insouciant de l’âme, vous retrouverez peut-être une partie de vous que vous aviez oubliée… et qui vous attend encore.