Depuis plus d’un an, les ingénieurs de la NASA mettent tout en œuvre afin de réussir à utiliser un instrument surnommé « la taupe » (The Mole) d’InSight, dans le sol martien. En effet, équipé d’un capteur, il a été conçu pour se comporter comme un marteau-piqueur, capable de creuser jusqu’à cinq mètres de profondeur. Le but ? Étudier la température du sous-sol de la planète rouge. Mais rien n’a fonctionné comme prévu, et à présent, la taupe s’est heurtée à un nouvel obstacle.
Pour la taupe de la NASA, les progrès sont lents : le principal problème étant que la composition du sol martien n’est tout simplement pas ce à quoi s’attendaient les scientifiques. De ce fait, il est nécessaire d’improviser.
After several assists from my robotic arm, the mole appears to be underground. It’s been a real challenge troubleshooting from millions of miles away. We still need to see if the mole can dig on its own. More from our @DLR_en partners: https://t.co/7YjJIF6Asx #SaveTheMole pic.twitter.com/qHtaypoxPp
— NASA InSight (@NASAInSight) June 3, 2020
Au cours de la dernière mise à jour, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA a décrit comment la taupe de 40 centimètres, semblable à un marteau-piqueur, officiellement connue sous le nom de Heat and Flow Physical Properties Package (dit HP3), a rencontré son dernier obstacle en date.
Bien que le HP3 ait finalement pu entrer de toute sa longueur dans le sol, il semble avoir eu du mal à atteindre la profondeur minimale souhaitée de 3 mètres. C’est après une longue « séance de martelage » de 150 coups, le 20 juin 2020, que la taupe a généré « des morceaux de terre se bousculant dans la pelle – une preuve possible que la taupe avait commencé à rebondir sur place », a expliqué le JPL.
« Tout comme le fait d’étudier la chaleur sortant d’un moteur de voiture, HP3 mesure la chaleur provenant de l’intérieur de Mars, pour révéler la quantité de chaleur qui s’échappe du corps de la planète, et quelle est la source de chaleur », a expliqué la NASA à propos de sa mission.
Mais se rendre plus en profondeur pourrait à présent s’avérer compliqué : les scientifiques ont constaté, par le biais des images retransmises sur Terre après la séance de martèlement de juin, que l’attache de la taupe n’était pas stable et se déplaçait d’un côté à l’autre.
À l’heure actuelle, la meilleure estimation des scientifiques est que le sol n’offre pas une friction suffisante. En effet, selon le JPL, le sol sous l’atterrisseur InSight de la NASA s’est avéré être une « pâte durcie semblable à du ciment », ce qui peut avoir fait reculer et rebondir la taupe.
L’équipe de scientifiques du Centre aérospatial allemand (DLR) en charge de la taupe, espère réussir à ramasser des extraits de sol à proximité et les jeter dans le trou vers la taupe pour fournir un peu plus de friction à cette dernière.
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Cette nouvelle survient après que les scientifiques de la NASA aient dû faire preuve de créativité pour libérer l’instrument en le faisant se frapper lui-même avec sa propre pelle ramasseuse en mars, après que tout l’appareil se soit retrouvé coincé dans un terrain sablonneux. L’équipe du DLR estime que la taupe pourrait avoir besoin de 300 centimètres cubes de sable pour combler les lacunes et poursuivre son travail, soit un « nombre considérable de coups de pelle » de la part d’InSight.