Un milliardaire réduit ses investissements chez Nvidia et affirme que l’IA est « surcotée »

« Surfaite aujourd’hui, mais sous-estimée à long terme », nuance-t-il.

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| Pixabay
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Stanley Drukenmiller, le milliardaire fondateur du fonds spéculatif Duquesne Family Office, a annoncé avoir réduit ses investissements chez Nvidia en affirmant que l’IA est actuellement surévaluée. Selon lui, l’engouement autour de la technologie serait exagéré, par rapport à sa valeur réelle à court terme. Néanmoins, il reste optimiste quant à l’évolution de l’industrie et estime que son potentiel pourrait être « sous-estimé » à long terme.

Nvidia, l’entreprise du célèbre milliardaire Jensen Huang, est l’un des acteurs principaux stimulant l’engouement actuel autour de l’IA, notamment par le biais du développement de ses unités de traitement graphique ultraperformantes et spécifiquement dédiées à l’IA. Ses performances sont telles qu’elle fournit aujourd’hui 90 % des puces d’IA, avec Microsoft et Meta comme principaux clients.

En février, Nvidia a surpassé les attentes des analystes avec un chiffre d’affaires annuel de 22 milliards de dollars, soit une hausse de 270 % par rapport à l’année dernière. Cela a fait de la société le premier fabricant de processeurs graphiques à atteindre une valorisation de plus de 2000 milliards de dollars. Le même mois, elle a surpassé Alphabet (la société mère de Google) en décrochant la troisième place des entreprises les plus valorisées aux États-Unis en matière de capitalisation boursière.

Druckenmiller fait partie des principaux investisseurs ayant misé sur Nvidia, y investissant un total de 430 millions de dollars en 2022. L’homme d’affaires s’est apparemment intéressé à l’entreprise lorsque son jeune partenaire lui a déclaré que l’enthousiasme suscité par la blockchain allait être largement surpassé par l’IA. « Je ne savais même pas comment l’épeler [mais] je l’ai acheté. Puis, un mois plus tard, ChatGPT est arrivé », a-t-il expliqué lors de sa récente apparition dans Squwak Box, une émission de la CNBC. « Même un vieil homme comme moi pouvait comprendre ce que cela signifiait, alors j’ai augmenté mon investissement de manière substantielle », a ajouté le septuagénaire.

L’homme d’affaires est devenu célèbre après avoir gagné 1 milliard de livres sterling en pariant sur la dévaluation de la devise anglaise en 1992. Possédant désormais une grande notoriété grâce à ses nombreux investissements fructueux, il possède également des actions chez Microsoft et Alphabet.

Cependant, le milliardaire a récemment déclaré avoir réduit progressivement ses investissements chez Nvidia depuis novembre de l’année dernière, estimant notamment que l’engouement actuel autour de l’IA est surfait, voire exagéré. « Nous avons supprimé ce capital ainsi que de nombreux autres fin mars », indique-t-il. « J’ai juste besoin d’une pause. Nous avons eu une sacrée course », ajoute-t-il.

« Surfaite aujourd’hui, mais sous-estimée à long terme »

Bien qu’il n’a pas fourni de détails sur les raisons de la diminution des capitaux pour Nvidia, Druckenmiller semble avoir pris cette décision après que les actions de la société sont passées de 150 à 900 dollars en une très courte période, notamment grâce à l’IA. Il estime notamment que la croissance de la technologie pourrait être surévaluée par rapport à sa valeur réelle, probablement en raison du battage médiatique. Ce ne sont donc pas ses connaissances du secteur technologique qui lui ont mis la puce à l’oreille, mais sa très grande expérience du monde des affaires.

« L’IA est peut-être un peu surfaite actuellement », a-t-il déclaré. En effet, « l’IA pourrait rimer avec internet. Au fur et à mesure que nous effectuons toutes ces dépenses en capital, nous devons en tirer les bénéfices à mesure qu’ils arrivent progressivement de jour en jour. Le gros résultat ne pourrait être obtenu que d’ici quatre à cinq ans ».

Ces affirmations concordent avec celles d’économistes, qui ont indiqué que le battage médiatique actuel autour de l’IA a largement dépassé la « bulle technologique » de l’ère d’internet (une bulle spéculative qui a considérablement affecté la valeur de la technologie) dans les années 1990. En d’autres termes, les entreprises actuelles qui se consacrent à l’IA et qui enregistrent la meilleure croissance (dont Nvidia) seraient davantage surévaluées que ne l’étaient celles de la bulle internet.

Les bénéfices réels des investissements dans la technologie pourraient ainsi être obtenus surtout à moyen ou long terme, suggère Druckenmiller. Or, ce dernier a affirmé ne pas être du genre à posséder des actions pendant 10 ou 20 ans en attendant de voir comment le marché évolue. D’autre part, la croissance record de Nvidia soulève la question de savoir combien de temps cela pourrait durer. Druckenmiller semble considérer que le pari est trop risqué pour engager de grands capitaux.

Néanmoins, l’entrepreneur reste optimiste, affirmant qu’elle est peut-être surévaluée aujourd’hui, « mais sous-estimée à long terme ». Des analystes ont d’ailleurs souligné que loin d’être en difficulté, la bulle de l’IA commence tout juste à grandir.

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