Des physiciens ont conçu un modèle théorique de moteur à distorsion plus réaliste (subluminique)

« Cette étude change la donne en ce qui concerne les moteurs à distorsion », affirme l’un des auteurs de l'étude.

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| NASA
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Récemment, le groupe de chercheurs et d’ingénieurs internationaux Applied Physics a conçu l’outil gratuit Warp Factory dans le but d’accélérer la recherche concernant les moteurs à distorsion. En utilisant ce logiciel, cette même équipe a développé un nouveau modèle théorique de moteur à distorsion (Warp Drive), dont la grande particularité est son fonctionnement avec une énergie purement « positive » (sans nécessiter d’énergie noire, contrairement à la majorité des modèles antérieurs) à des vitesses subluminiques (inférieures à celle de la lumière).

Le moteur à distorsion est un concept théorique qui permettrait de faire voyager un vaisseau spatial à des vitesses supérieures à celle de la lumière. Selon la théorie de la relativité générale d’Einstein, l’espace-temps peut être déformé par la présence de masse ou d’énergie. Les moteurs à distorsion utiliseraient cette propriété afin de voyager dans l’espace à une vitesse supraluminique (supérieure à celle de la lumière), en créant une déformation contrôlée de l’espace-temps.

Puisée dans la science-fiction, cette idée suscite l’intérêt de nombreux physiciens. Cependant, les principes théoriques sur lesquels reposent ces moteurs sortent du cadre expérimental et se heurtent aux limites théoriques, dont le fait de se déplacer à une vitesse supérieure à celle de la lumière (impossible selon la théorie de la relativité).

Dans une nouvelle étude, des chercheurs d’Applied Physics ont conçu un nouveau modèle théorique de moteur à distorsion qui, comme ils l’affirment, « pourrait ne pas être relégué à la science-fiction ». En effet, leurs résultats, publiés dans la revue Classical and Quantum Gravity, suggèrent qu’un fonctionnement plus réaliste (par rapport aux autres modèles) pour un tel système, qui respecterait ainsi les lois de la physique, sans dépendre d’énergies hypothétiques entre autres, est envisageable. « Cette étude change la donne en ce qui concerne les moteurs à distorsion », affirme même l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué.

Un moteur de distorsion subluminique à « vecteur vitesse » constant

En 1994, le physicien théoricien Miguel Alcubierre a théorisé une structure de voyage supraluminique exploitant l’énergie négative, aussi appelée énergie noire. Toutefois, ce modèle a été largement critiqué en raison de l’absence de preuve tangible de l’existence de cette forme d’énergie et de son incompatibilité avec les propriétés connues de la matière.

Dans leur nouvelle étude, les chercheurs d’Applied Physics présentent un nouveau type de bulle de distorsion exploitant des techniques gravitationnelles traditionnelles et innovantes. Ils ont imaginé un cadre théorique permettant de mettre en mouvement un objet à des vitesses extrêmes, mais sans jamais surpasser celle de la lumière (vitesse subluminique), et ce dans un environnement contrôlé et stable. Les chercheurs affirment que leur modèle résout également le problème (de la nécessité) de l’énergie noire. Selon eux, leur approche permet d’obtenir les effets nécessaires au fonctionnement d’un moteur à distorsion sans recourir à cette forme d’énergie hypothétique.

Un défi énergétique de taille

Ce développement a potentiellement des implications pratiques importantes pour le futur de la propulsion spatiale. En démontrant que la manipulation de l’espace-temps peut être réalisée avec de l’énergie classique (positive), les chercheurs ouvrent la voie à des recherches plus approfondies qui pourraient un jour rendre les voyages spatiaux ultra-rapides plus accessibles.

Cependant, la barrière de l’énergie nécessaire au fonctionnement reste un défi majeur. Les chercheurs devront explorer des moyens de générer, de stocker et de gérer des quantités massives d’énergie de manière efficace et sécurisée pour ne pas mettre en danger l’équipage. « Même si le nouveau modèle de moteur à distorsion élimine le besoin d’énergie exotique, il requiert toujours une quantité considérable d’énergie », admettent les chercheurs dans le communiqué.

Source : Classical and Quantum Gravity

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