L’art et la culture sont les fondations de toute société humaine. Chaque peuple construit et rayonne son identité en partie grâce à son patrimoine culturel, et celui-ci possède une valeur inestimable. Les conséquences sont dès lors tragiques lorsque ces trésors disparaissent. L’incendie qui a ravagé le Musée National du Brésil, nous rappelle combien il est important de protéger cette richesse.
Le Museu Nacional de Rio Janeiro, un musée vieux de 200 ans, a été la proie des flammes dans la nuit du dimanche 2 septembre, juste après la fermeture de l’établissement. Bien qu’il n’y ait aucun rapport indiquant des victimes humaines, les conséquences ont été terribles pour l’irremplaçable trésor scientifique abrité par le musée.
Sur le même sujet :
Des archéologues découvrent une bibliothèque publique romaine massive au cœur de la ville de Cologne
Le Musée National du Brésil a été ouvert en 1818 et, non seulement il s’agit de la plus ancienne institution scientifique brésilienne, mais également du plus grand muséum d’histoire naturelle du continent américain. « Deux cents ans de travaux, recherches et connaissances ont été perdues » déplore Michel Temer, président du Brésil ; qualifiant l’événement d’« incalculable perte » pour le pays.
Cette vidéo de l’AFP montre l’incendie en train de ravager le Museu Nacional de Rio de Janeiro :
Parmi ces trésors, se trouve une impressionnante collection d’artefacts de l’Égypte Antique, débutée au 19ème siècle, incluant le spectaculaire sarcophage ouvragé de Sha-Amun-em-su, une chanteuse du sanctuaire d’Amun, chargée d’assister les rites célébrés dans le grand temple d’Amon. Ce sarcophage n’a jamais été ouvert afin de préserver la momie.
Le musée abrite également l’une des plus grandes collections d’objets provenant de divers peuples indigènes d’Amérique, datant d’avant l’arrivée des européens sur le continent. Cette collection inclut des échantillons inestimables de poteries, des fragments de textiles, des outils et autres objets ayant appartenu aux cultures andines comme la civilisation Inca, le peuple Chancay ou celui de Nazca.
En outre, plusieurs antiquités, telles que des fresques uniques et divers objets provenant de la Rome antique, dont certains récupérés dans les cendres et ruines de Pompéi, sont présentés.
Le musée, qui fait partie de l’université fédérale de Rio de Janeiro, abrite l’une des plus grandes bibliothèques scientifiques du Brésil, avec environ 500’000 ouvrages dont 2400 livres extrêmement rares. Plusieurs pages brûlées de ces bouquins ont été retrouvées dans le voisinage selon les médias brésiliens.
À côté de ces différents trésors anthropologiques, l’établissement accueille également une large variété de plantes et d’animaux dans sa section zoologique ; tandis que sa collection paléontologique inclut le plus ancien fossile humain du pays.
Le bâtiment qui accueillait le musée, le grand palais de Saint-Christophe, fut le foyer de la famille impériale brésilienne. Le musée a longtemps été négligé par le gouvernement fédéral, qui devait remettre en état ses systèmes anti-incendie grâce à un prêt bancaire privé.
Les musées sont des institutions scientifiques renfermant des richesses inestimables, pour la communauté scientifique comme pour l’humanité. Les collections abritées sont souvent si fournies que seule une fraction de celles-ci peut être exposée au grand public. Il est d’autant plus tragique de voir 200 ans de culture partir en fumée, et il n’y a plus qu’à espérer que quelques-uns de ces fabuleux trésors aient échappé aux flammes.