La musique électronique peut induire une forme d’altération de la conscience, révèle une étude

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Une récente étude révèle l’impact étonnant de la musique électronique sur le cerveau. Les résultats vont jusqu’à évoquer une forme d’altération de la conscience induite par le simple fait d’en écouter. Ils pourraient conduire à une compréhension plus approfondie des mécanismes cérébraux liés à la conscience et contribuer ainsi à améliorer les traitements pour certains troubles de la conscience.

La musique est reconnue de longue date pour son influence positive sur l’humeur et le bien-être émotionnel. Selon certains experts, cet impact serait en partie dû au nombre très élevé de cellules nerveuses impliquées dans l’ouïe, surtout par rapport aux autres sens. La musique électronique en particulier peut apporter des sensations intenses au point d’induire parfois une sorte d’état de transe chez les adeptes. Ce phénomène est interprété par les scientifiques comme une altération de la conscience, l’auditeur s’écartant en quelque sorte de son état conscient « par défaut ».

Pour explorer en détail les effets de la musique électronique dans le cadre de cet état de conscience altérée, une équipe de l’Université de Barcelone a entrepris une série d’expériences. Les chercheurs se sont concentrés sur le concept de « l’entrainment » en biomusicologie, qui décrit comment un stimulus externe rythmique, comme la musique, peut se synchroniser avec l’activité neuronale du cerveau. Les détails de leur étude ont été récemment publiés sur le serveur de prépublication bioRxiv.

L’impact des différents rythmes sur l’activité cérébrale

Pour les expériences, un groupe de 19 jeunes adultes âgés de 18 à 22 ans a été constitué. Ils ont été exposés à six morceaux de musique électronique distincts, chacun caractérisé par une fréquence unique, variant de 1,65 Hz à 2,85 Hz. L’objectif était d’examiner l’impact des différents tempos (obtenus en fonction de la fréquence) sur l’activité cérébrale et la perception de l’état de conscience, en utilisant le phénomène « d’entrainment » comme indicateur. Pour ce faire, l’équipe a procédé à une électroencéphalographie (EEG) — une méthode non invasive permettant de mesurer l’activité électrique du cerveau à travers des électrodes posées sur le cuir chevelu.

Après l’écoute de chaque morceau, les participants ont répondu à un questionnaire destiné à évaluer comment la musique influençait leur état de conscience. L’objectif était de saisir divers aspects subjectifs. Pour cela, les chercheurs ont par exemple tenté de mesurer le sentiment d’unité (le degré de connexion avec l’environnement ou avec soi-même) de chaque participant. Ils ont également évalué le sentiment de désincarnation, c’est-à-dire la sensation de séparation entre l’esprit et le corps.

En outre, les participants ont effectué une série de tâches cognitives pour déterminer si l’écoute de musique électronique avait un effet mesurable sur leur concentration et leur réactivité aux stimuli externes, ce qui pourrait refléter des modifications de leur état de conscience.

Des bases pour améliorer les thérapies existantes ?

Suite à ces expériences, les chercheurs ont constaté que le tempo plus lent (associé à une fréquence de 1,65 Hz) induisait des effets plus prononcés sur l’activité cérébrale des participants. De plus, la musique semble avoir influencé leur temps de réaction durant les tâches cognitives, variant en fonction de la synchronisation neuronale établie avec chaque tempo. Cependant, la relation exacte entre le temps de réaction et le phénomène « d’entrainment » neuronal reste à établir. Quant à l’impact sur la concentration et le sentiment de désincarnation, aucun changement significatif n’a été observé.

Selon les chercheurs, ces résultats sont importants pour mieux comprendre et exploiter les mécanismes par lesquels la musique peut altérer l’état de conscience. Ils pourraient notamment servir de fondement à l’amélioration des interventions thérapeutiques destinées aux personnes atteintes de troubles de la conscience, tels que le coma ou l’état végétatif.

Source : bioRxiv

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