La NASA annonce qu’une des lunes de Mars est condamnée à s’écraser sur sa surface

Il s’agit de Phobos, la plus grande et la plus proche de la planète rouge.

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La surface de Phobos, l'un des satellites de Mars. | ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
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L’observation d’une éclipse solaire est toujours un évènement intéressant pour les amateurs d’astronomie. Début avril, l’éclipse solaire de Phobos (l’une des deux lunes de Mars) a été capturée en vidéo par le rover Perseverance sur Mars, avec une qualité inégalée. En parallèle, cela permet aux astrophysiciens d’étudier l’orbite de Phobos, qui se rapproche de la planète rouge au fil des années. Le satellite martien commencerait déjà à se disloquer, et finira par s’écraser sur Mars dans environ 30 millions d’années.

Le 2 avril dernier, le rover Perseverance de la NASA a capturé depuis Mars de magnifiques images de l’éclipse solaire de Phobos. Le 397e jour (ou sol) de la mission, la caméra Mastcam-Z embarquée à bord du rover a pu immortaliser les 40 secondes de l’éclipse, ce qui est bien plus court qu’une éclipse solaire de Lune terrestre. Ceci étant, il faut savoir que Phobos — en forme de pomme de terre — est tout de même 157 fois plus petite que la Lune : 26 km par 18, contre 1700 km.

Ces images sont les dernières (mais pas les premières) en date d’engins spatiaux de la NASA capturant une éclipse solaire sur Mars. En 2004 et pour la première fois, les rovers Spirit et Opportunity avaient pris des clichés d’éclipse solaire de Phobos. La nouveauté de cette année réside dans la qualité de la vidéo, la plus zoomée et la plus nette jusqu’à présent.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Une fin de vie programmée

L’objectif premier de l’observation de cette éclipse est d’étudier comment l’orbite de Phobos évolue au fil des années, puisque le satellite est voué à disparaître. « Les scientifiques savent déjà que Phobos est condamnée : la lune se rapproche de la surface martienne et est destinée à s’écraser sur la planète dans quelques dizaines de millions d’années », a rapporté la NASA dans un communiqué. « Mais les observations d’éclipses depuis la surface de Mars au cours des deux dernières décennies ont également permis aux scientifiques d’affiner leur compréhension de la lente spirale de mort de Phobos ».

En cause, l’attraction gravitationnelle du satellite naturel par la planète rouge. D’ailleurs, à l’inverse, la gravité qu’exerce Phobos sur Mars génère des forces de marée sur la planète, ce qui déforme légèrement la roche de son manteau et de sa croûte. Le satellite martien se rapprocherait de Mars d’environ deux mètres tous les cent ans, sous l’effet de la gravité.

De petits morceaux de Mars ont déjà commencé à heurter Phobos

De précédentes recherches avaient montré des « vergetures » à la surface de Phobos, soit des prémisses de l’effondrement de la lune martienne. Si les chercheurs pensaient au départ que les rainures avaient été créées lorsqu’un corps a heurté Phobos (un impact de météorite), ils penchent désormais pour une autre explication : ces rainures auraient été créées lorsque de petits matériaux déplacés de la planète Mars ont frappé la surface de Phobos. Les chercheurs ont également rapporté que certaines rainures semblaient plus jeunes que d’autres, ce qui explique le terme choisi de « vergetures ».

Phobos est un satellite très fragile qui se déforme facilement, son noyau étant un amas de roches tenant à peine ensemble. Il finira donc pas se disloquer complètement, et ses morceaux finiront par s’écraser sur Mars… D’ici là, il n’est pas trop tard pour envoyer des humains explorer la planète.

Dès maintenant, la mission Perseverance focalise son attention sur l’astrobiologie de Mars et la recherche de signes de vie. « Le rover caractérisera la géologie et le climat passé de la planète, ouvrira la voie à l’exploration humaine de la planète rouge et sera la première mission à collecter et à mettre en cache de la roche et du régolithe martiens (roche brisée et poussière) », poursuit la NASA. Les échantillons récoltés seront ensuite envoyés sur Terre pour analyse, en vue d’une exploration future de Mars.

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