La NASA souhaite faire débarquer des astronautes sur la surface de la Lune d’ici 2024 dans le cadre des missions Artemis. Lors d’une conférence ayant eu lieu mercredi, des scientifiques de la NASA ont révélé d’importantes informations concernant les plans de l’agence spatiale quant à ses futures missions lunaires.
De nombreuses personnes sont sceptiques quant à ce délai (2024), qui se rapproche dangereusement jour après jour : en effet, le Congrès pourrait ne pas financer le projet, la grande et coûteuse fusée de la NASA reste à ce jour en retard et depuis la mission Apollo, les autres missions d’exploration spatiale de ce type n’ont pas été de tout repos. Cependant, si des missions incluant un atterrissage lunaire devaient avoir lieu au cours de la prochaine décennie, elles pourraient aller bien au-delà de ce que la NASA a accompli avec le programme Apollo, il y a un demi-siècle !
Lors de la réunion annuelle du Lunar Exploration Analysis Group mercredi, des scientifiques de la NASA, John Connolly et Niki Werkheiser, ont pris la parole et ont fourni de nouveaux détails concernant le plan de l’agence spatiale relatif aux missions lunaires prévues dans les années 2020.
Un peu moins d’une semaine à la surface de la Lune
La première mission à la surface de la Lune, composée de deux membres d’équipage, impliquera un séjour lunaire de 6.5 jours : une durée deux fois plus longue que toutes les sorties des missions Apollo réunies.
Les deux astronautes effectueront jusqu’à quatre sorties à la surface de la Lune, effectuant diverses observations scientifiques, notamment en ce qui concerne des échantillons de glace. « Nous aurons un programme scientifique très robuste dès le début », a déclaré Connolly.
L’une des grandes différences entre cette première mission et Apollo, réside dans le fait que la NASA a l’intention de pré-positionner du matériel en surface, notamment un rover non pressurisé que les astronautes pourront utiliser lors de leurs sorties. De plus, l’agence spatiale a l’intention de permettre à ce rover d’être contrôlé à distance.
Connolly a également discuté des sites d’alunissage de la mission Artemis, qui se situeront près du pôle Sud de la Lune, notant que plusieurs « régions ombragées en permanence » pourraient être atteintes par de courtes incursions de 5 à 15 km (dans la portée du véhicule susmentionné).
À présent, il faut savoir que les scientifiques pensent que, durant des milliards d’années, de la glace s’est emprisonnée dans ces zones sombres, où les parois des cratères empêchent la lumière du soleil d’atteindre la surface.
De plus, la NASA a étudié l’illumination du pôle Sud le long des crêtes de ces cratères, où la lumière du soleil est quasi continue pendant l’été lunaire. Connolly a déclaré que, par exemple, la période allant d’octobre 2024 à février 2025 le long du bord du cratère de Shackleton (à 89.8 degrés sud) aurait un éclairage presque constant. Et ceci est très important pour la production d’énergie solaire.
Une autre mission Artemis devrait avoir lieu en 2025, suivie de la livraison d’un autre rover, pressurisé cette fois, dès 2026. Cela permettrait d’effectuer des trajets beaucoup plus longs à partir du site de débarquement.
Avant la fin de la décennie, la NASA a annoncé qu’elle pourrait augmenter le nombre de personnes faisant partie de l’équipage à 4, pour des missions de 14 jours, et commencer à mettre en place des installations permettant d’extraire de la glace et de produire de l’oxygène.
Il ne s’agit pas que d’un simple retour sur la surface lunaire…
Connolly a également dévoilé l’objectif de la NASA quant à ces missions lunaires : il s’agirait d’aller sur la Lune tout en renforçant les capacités de l’agence pour de futures missions humaines sur Mars. « Nous allons faire des tests pour Mars sur la Lune, mais nous envisageons également une présence à long terme sur la surface lunaire », a-t-il déclaré.
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Les scientifiques présents à la réunion de mercredi s’intéressaient également aux échantillons de roches lunaire que la NASA souhaite ramener sur Terre. Lors d’une discussion sur les futurs équipages humains que la NASA envisage d’envoyer sur la Lune en 2024 et au-delà, Greg Chavers, ingénieur au Marshall Space Flight Center, a déclaré que l’agence avait déjà tout prévu à ce niveau-là : les entreprises souhaitant construire un atterrisseur pour la NASA devront fournir une capacité de retour d’échantillon minimale de 35 kg, l’objectif étant de pouvoir transporter jusqu’à 100 kg. « Les entreprises seront évaluées, en partie, sur leur capacité de retour d’échantillons », a-t-il déclaré.
L’un des obstacles à la récupération d’échantillons et au fait de les ramener sur Terre, est la configuration du vaisseau Orion, qui ramènera les astronautes de l’orbite lunaire à la Terre. En effet, Chavers a déclaré que le véhicule spatial ne disposait d’aucun espace prévu pour contenir une boîte d’échantillons de roches extraites à la surface lunaire. « Nous ne savons tout simplement pas quelles seront nos capacités », a déclaré Chavers, en rapportant que les roches devront de toute manière être ramenées sur Terre par le biais de ce vaisseau.