Voici la nouvelle manière de classer les galaxies afin de mieux prendre en compte leurs caractéristiques physiques plutôt que leur apparence, comme c’était le cas avec la séquence de Hubble.
L’astronome qui a annoncé en 1924 au monde entier que d’autres galaxies existaient dans l’univers et qui a également donné son nom à un système de classification de ces astres, n’est autre qu’Edwin Hubble. En effet, le système de classification qu’il a créé, la séquence de Hubble, décrit les galaxies selon des critères morphologiques et en distingue quatre types : spirales, lenticulaires, elliptiques et irrégulières. De nos jours, ce système est toujours utilisé par les astronomes (bien qu’il ne représente pas forcément la réalité physique). C’est donc pour cette raison que des astronomes australiens ont décidé de revoir cette classification, afin d’en proposer une plus scientifique : « Nous avons vraiment besoin d’un moyen de classer les galaxies systématiquement en utilisant des instruments qui mesurent les propriétés physiques plutôt que d’une technique subjective impliquant l’interprétation humaine », annonce Luca Cortese, du Centre international de recherche en radioastronomie (Australie).
Grâce à l’instrument SAMI (du télescope anglo-australien installé près de Sydney), Luca Cortese et son équipe ont pu observer 488 galaxies. SAMI est un spectrographe intégral de champ, qui peut acquérir toute une série de données concernant tous les objets présents dans une portion d’espace (appelée « champ »). « Nous avons cartographié en détail la distribution et la vitesse des différentes composantes de ces galaxies. Puis, en utilisant cette information, nous avons été en mesure de déterminer le moment cinétique global de chaque galaxie, qui est la grandeur physique clé affectant la façon dont la galaxie évoluera au cours des milliards d’années », ajoute Lucas Cortese.
Finalement dans ce nouveau tableau (voir ci-dessus), les galaxies sont classées en fonction de leur masse et de leur moment cinétique (ou angulaire). Celui-ci n’est donc pas fondamentalement différent de la séquence de Hubble (excepté la disparition des galaxies irrégulières) mais s’appuie sur des critères physiques, plutôt que morphologiques. « Nous disposons maintenant d’une interprétation physique de la séquence de Hubble tout en éliminant la subjectivité et la partialité d’une classification visuelle basée sur la perception humaine plutôt que la mesure réelle », conclut Lucas Cortese.