Le télescope spatial James Webb, en célébrant son premier anniversaire, a dévoilé l’image la plus détaillée à ce jour d’une région de formation d’étoiles, la plus proche de la Terre — le complexe de nuages de Rho Ophiuchi. Cette image révèle non seulement des étoiles en formation, mais aussi des indices de la naissance de systèmes planétaires. Ces observations pourraient avoir des implications significatives pour la recherche et notre compréhension de l’évolution stellaire et planétaire.
Au cours de la dernière décennie, l’exploration spatiale a été grandement facilitée par l’innovation technologique et l’ingéniosité humaine, culminant avec le lancement du télescope spatial James Webb en 2021. Ce télescope, le plus avancé jamais construit, a ouvert une nouvelle fenêtre sur l’univers, révélant des détails que nous n’avions jamais vus auparavant.
Pour célébrer sa première année de service, le télescope James Webb a livré une image exceptionnelle de la région de formation d’étoiles la plus proche de la Terre, le complexe de nuages de Rho Ophiuchi. Cette image, d’une précision sans précédent, nous offre un aperçu de la naissance des étoiles, un processus essentiel à la compréhension de l’évolution de l’univers.
Des étoiles en formation juste sous nos yeux, et en haute résolution
Située à une distance relativement proche de nous, à environ 390 années-lumière, la région de Rho Ophiuchi est un véritable laboratoire naturel pour les astronomes. Cette zone, dense en étoiles naissantes, est un terrain d’étude privilégié pour comprendre les processus de formation stellaire.
En effet, elle abrite une cinquantaine de jeunes étoiles, presque toutes de taille comparable à celle du Soleil, et certaines plus petites. Ces étoiles, encore en début de vie, sont en train de passer par les étapes cruciales qui mènent à la maturité stellaire.
Les zones les plus sombres de l’image, où la densité est la plus élevée, sont les lieux de formation de proto-étoiles. Ces objets célestes, encore en phase de contraction, sont les précurseurs des étoiles telles que nous les connaissons. Ils sont en train de collecter la matière environnante pour augmenter leur masse et, éventuellement, déclencher les réactions de fusion nucléaire qui marqueront leur entrée dans la phase principale de leur existence.
Dominant l’image, des structures allongées et lumineuses attirent l’attention. Il s’agit de jets bipolaires, des flux de matière éjectés à grande vitesse par les étoiles en formation. Ces jets, représentés en rouge sur l’image, se produisent lorsqu’une étoile perce pour la première fois son enveloppe natale de poussière cosmique, un signe révélateur de la naissance d’une étoile. Ces jets, en interagissant avec le milieu environnant, jouent un rôle crucial dans l’évolution de l’étoile et de la région de formation stellaire.
Des systèmes planétaires en devenir
L’image du télescope Webb ne se contente pas de montrer des étoiles en formation, elle offre également des indices sur la formation de systèmes planétaires. En effet, certains des astres de l’image présentent des ombres qui sont caractéristiques de disques protoplanétaires.
Ces disques, constitués de gaz et de poussière, entourent les jeunes étoiles et sont le lieu de formation des planètes. Le fait que nous observions ces disques dans la région de Rho Ophiuchi suggère que nous assistons à la naissance de systèmes planétaires potentiellement similaires au nôtre.
L’image révèle également une structure particulière, une sorte de grotte lumineuse de poussière. Cette structure est éclairée et érodée par l’étoile la plus massive de la scène. Cette étoile, par son intense rayonnement et les vents stellaires qu’elle produit, sculpte le milieu environnant et crée cette cavité dans le nuage de gaz et de poussière. Les autres étoiles de la scène, plus petites, sont de la taille du Soleil ou de taille inférieure. Elles sont encore en train de collecter de la matière et de grandir, alors que l’étoile massive a déjà atteint sa taille adulte et a commencé à influencer son environnement.
James Webb, un outil révolutionnaire pour l’astronomie
Cette image haute résolution est l’ouvre du télescope spatial James Webb, un an après avoir dévoilé le cliché le plus profond et le plus net de notre univers, le 12 juillet 2022. Lancé en 2021, il a rapidement gagné l’admiration des scientifiques et du public grâce à une série d’images inédites des profondeurs de l’espace. Il nous a permis de nous rapprocher des origines de l’Univers.
En effet, le télescope a capturé la phase « rare et éphémère » d’une étoile à l’aube de la mort, des galaxies primitives formées juste 350 millions d’années après le Big Bang, et a découvert le trou noir supermassif actif le plus éloigné à ce jour, Ceers 1019.
Eric Smith, directeur associé de la recherche à la division d’astrophysique au siège de la NASA et scientifique du programme Webb, déclare dans un communiqué : « L’étendue de la science que Webb est capable d’explorer devient vraiment claire maintenant, alors que nous disposons d’une année complète de données provenant de cibles à travers le ciel ».
Alors que le télescope spatial James Webb entame sa deuxième année de fonctionnement, les scientifiques du monde entier attendent avec impatience les nouvelles découvertes qu’il permettra. Grâce à sa capacité à capturer la lumière infrarouge lointaine, Webb offre une vue sans précédent de l’univers, révélant des détails que les télescopes précédents ne pouvaient pas distinguer.
Eric Smith conclut : « La première année scientifique de Webb nous a non seulement appris de nouvelles choses sur notre univers, mais elle a révélé que les capacités du télescope sont supérieures à nos attentes, ce qui signifie que les découvertes futures seront encore plus étonnantes ».