Alors que le coronavirus SARS-CoV-2 est aujourd’hui présent dans une centaine de pays, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ces dernières semaines était réticente à changer le statut de l’épidémie afin de ne pas entraîner une panique plus importante, a finalement décidé de déclarer officiellement la pandémie. Une annonce qui devrait pousser les pays à redoubler d’efforts pour contenir la propagation du coronavirus.
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré mercredi le statut de pandémie concernant le coronavirus SARS-CoV-2, celui-ci s’étant propagé dans plus de 100 pays à travers le monde. L’OMS définit une pandémie comme « la propagation mondiale d’une nouvelle maladie ». La détermination est basée sur la propagation géographique d’une maladie, la gravité des symptômes qu’elle provoque et ses effets sur la société.
La nécessité de renforcer la lutte contre SARS-CoV-2
Le virus a infecté plus de 128’000 personnes et en a tué plus de 4700. « Pandémie n’est pas un mot à utiliser à la légère ou avec négligence. C’est un mot qui, s’il est utilisé à mauvais escient, peut provoquer une peur déraisonnable ou une acceptation injustifiée de la fin de la lutte, conduisant à des souffrances inutiles et à la mort », explique Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS.
Tedros et ses collègues ont souligné que tous les pays devaient être plus agressifs dans leur approche pour contenir la maladie et atténuer sa propagation, notamment en utilisant des outils de santé publique de base comme le traçage des foyers infectieux. « Si les pays détectent, testent, traitent, isolent, tracent et mobilisent leurs populations dans leur action, ceux qui n’ont qu’une poignée de cas peuvent empêcher ces cas de devenir des groupes, et les groupes de devenir des transmissions communautaires ».
Pandémie : les pays doivent redoubler d’efforts pour endiguer la propagation
Le mot « pandémie » provient du grec « pan » et « demos », qui signifie « tout le monde », mais son utilisation ne change pas grand-chose du point de vue pragmatique de la lutte contre les maladies. Si l’OMS a hésité à qualifier cette épidémie de pandémie ces dernières semaines, c’est parce qu’elle craignait que le terme ne mène à une panique généralisée, affirmant que ce n’était peut-être pas encore justifié jusqu’ici.
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« S’il s’agissait d’une épidémie de grippe, nous nous serions attendus à voir une transmission communautaire généralisée à travers le monde à l’heure actuelle, et les efforts pour la ralentir ou la contenir ne seraient pas réalisables. Mais le confinement du COVID-19 est possible et doit rester la priorité absolue pour tous les pays », déclare Tedros.
En janvier, l’organisation a déclaré que l’épidémie de coronavirus était une urgence sanitaire mondiale, son niveau d’alarme le plus élevé, qu’elle ne réserve qu’aux épidémies les plus graves, soudaines et inattendues, qui traversent les frontières internationales et pourraient nécessiter une réponse coordonnée entre les pays. C’est la première fois que la désignation « pandémie » est utilisée pour une épidémie à coronavirus. La dernière fois qu’une pandémie de grippe est apparue, c’était en 2009 avec H1N1 (virus de la grippe A).