Observés depuis plus de 2600 ans à travers l’Histoire, les Lyrides parsèmeront de nouveau le ciel nocturne jusqu’au 25 avril 2020. Cet essaim d’étoiles filantes, tirant son nom de la constellation de la Lyre où se situe son radiant, sera facilement visible par temps clair et dégagé.
La pluie de météores des Lyrides cette semaine coïncide avec la nouvelle Lune, ce qui signifie qu’il n’y aura absolument aucune interférence lunaire pour avoir une bonne vue de ces objets célestes. Les Lyrides peuvent être vus durant n’importe quelle nuit jusqu’au 25 avril ; ils sont au-dessus d’un quart de leur maximum en nombre pendant environ 2.5 jours de ce temps.
Un essaim facilement visible par temps clair
Durant leur pic d’activité nocturne, qui se produira pendant la nuit du mardi 21 avril et jusqu’aux petites heures du mercredi (22 avril), jusqu’à 10 à 20 météores par heure peuvent être visibles sous un ciel sombre et clair. Le pic ne dure généralement que quelques heures. En 2020, selon le Manuel de l’observateur de la Société royale d’astronomie du Canada, le maximum de cette année se produira à 2h EDT (6h UTC), une heure idéale pour le Canada. En France et ailleurs en Europe, l’observation devra donc se faire avant durant la nuit (le pic étant à 8h00 heure française).
Moins de météores seront observables depuis des endroits gênés par la pollution lumineuse. Dans leur livre « Observe Meteors » publié par la Ligue astronomique, les auteurs David Levy et Stephen Edberg disent des Lyrides que, « … de toutes les pluies de météores annuelles, c’est la première qui attire vraiment l’attention, celle pour laquelle vous pouvez organiser une vraie soirée d’observation avec de grandes chances de succès ».
Les trajectoires de ces météores semblent diverger d’un endroit dans le ciel à environ 7 degrés au sud-ouest de l’étoile brillante bleu-blanc Véga, dans la petite constellation de la Lyre. Le radiant de l’essaim est en fait à la frontière entre la constellation de la Lyre et la constellation d’Hercule.
Des résidus cosmiques de la comète Thatcher
Tandis qu’ils sont rarement aussi lumineux que les Perséides d’août ou les Géminides de décembre, les Lyrides d’avril ont été décrits comme « brillants et assez rapides » par les astronomes. Environ 20 à 25 pour cent d’entre eux ont tendance à laisser une traînée incandescente persistante pendant quelques instants. Leur orbite ressemble fortement à celle de la comète Thatcher qui est passée au printemps 1861. La matière poussiéreuse laissée par cette comète le long de son orbite produit une exposition annuelle de météores fin avril.
En 1867, le professeur Edmond Weiss à Vienne a remarqué que l’orbite de la comète Thatcher semblait presque coïncider avec la Terre autour du 20 avril, et plus tard la même année, l’astronome Johann Gottfried Galle a confirmé le lien entre cette comète et les Lyrides. Ainsi, les Lyrides sont l’héritage de cette comète : les météores que nous voyons sont les minuscules particules qui ont été projetées par la comète lors de visites précédentes à travers le Système solaire interne.
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Les Lyrides à travers l’Histoire : de nombreuses observations
Il existe un certain nombre de rapports historiques de météores supposés être des Lyrides, notamment en 687 et 15 av. J.-C. en Chine, et en 1136 en Corée lorsque « de nombreuses étoiles ont volé du nord-est », selon un récit. Le 20 avril 1803, de nombreux habitants de Richmond, en Virginie, ont été réveillés par une alarme incendie et ont pu observer un déferlement lumineux entre 1 et 3h du matin. Les météores « semblaient tomber de tous les points du ciel, en nombre suffisant pour ressembler à une pluie ».
En 1922, un taux horaire inattendu de Lyrides de 96 a été enregistré et en 1982, plusieurs observateurs de Floride et du Colorado ont noté des taux de 90 à 100 le 22 avril de la même année. Les Lyrides ne donnent aucune indication sur le moment où un tel afflux pourrait se produire de nouveau.