Crocodilia est un ordre de reptiles aquatiques vivant dans les zones tropicales et sub-tropicales de la planète. Les crocodiles (Crocodylinae) sont une sous-famille de crocodiliens. Jusqu’à récemment, les scientifiques pensaient que seules quelques rares espèces de crocodiles étaient capables de galoper. Cependant, une équipe de zoologues a récemment démontré que cette aptitude était en réalité largement répandue chez les crocodiles.
Les crocodiles d’eau douce d’Australie (Crocodylus johnstoni) étaient historiquement considérés comme la seule espèce capable de bondir et galoper. Cependant, une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports a montré que ce n’est pas le cas…
En effet, des recherches antérieures ont suggéré que seule une poignée d’espèces de crocodiles étaient capables de galoper, mais une nouvelle étude en ajoute maintenant cinq de plus, ce qui suggère qu’il s’agit d’une caractéristique beaucoup plus commune que nous ne le pensions.
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En installant des caméras vidéo autour d’un parc zoologique en Floride, des vétérinaires ont analysé les allures et les vitesses de 42 individus de 15 espèces de Crocodilia, dont de vrais crocodiles (famille des Crocodylidae), des alligators et des caïmans. Alors que les alligators et les caïmans ne pouvaient que trotter sur terre, l’équipe a remarqué huit espèces de crocodiles capables de galoper ou de bondir.
Le galop : une aptitude partagée par plusieurs espèces de crocodiles
Les chercheurs affirment que leur étude est la première à documenter correctement le galop du crocodile des Philippines (Crocodylus mindorensis), du crocodile cubain (C. rhombifer), du crocodile américain (C. acutus), du crocodile à museau mince d’Afrique de l’Ouest (Mecistops cataphractus) et du crocodile nain (Osteolaemus tetraspis).
À en juger par la façon dont cette compétence semble être courante, de nombreuses espèces pourraient en être dotées. Il y a déjà eu des rapports anecdotiques de galop chez des espèces telles que le crocodile des marais (C. palustris) et le crocodile de Nouvelle-Guinée (C. novaeguineae). Quelle que soit leur taille, presque toutes les espèces étudiées ont pu atteindre près de 18 km/h, que ce soit au trot, au galop ou au bondissement.
Une compétence à l’origine évolutive incertaine
Cependant, seuls les crocodiles pouvaient utiliser leurs jambes de manière asymétrique, offrant des fréquences de foulée plus longues, en particulier chez ceux dont la taille du corps est plus petite. Les raisons faisant que les alligators n’en sont pas capables restent incertaines, mais les chercheurs pensent que cette compétence est probablement ancestrale et est moins liée à la vitesse, que nous ne le pensions jusqu’ici.
« Nous pensons que le fait de bondir et de galoper donne aux petits crocodiles une meilleure accélération et hagilité, particulièrement utile pour échapper au danger » explique Hutchinson
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À l’instar d’autres études, les chercheurs pensent que la démarche asymétrique inhabituelle du crocodile provenait d’un ancêtre perdu depuis longtemps, qui vivait sur la terre et avait des jambes plus longues. Si cela est vrai, cela pourrait signifier que les ancêtres des alligators ont en quelque sorte perdu cette capacité, ou ne l’expriment plus. Mais il y a aussi une autre possibilité : l’ancêtre commun des 20 espèces de crocodiles d’aujourd’hui a peut-être en fait évolué cette démarche asymétrique au lieu de l’hériter.
La recherche d’espèces apparentées pourrait dissiper une partie de la confusion — le gavial est un crocodile mangeur de poissons asiatique qui se trouve en dehors de l’ascendance Crocodyloidea et Alligatoroidea, donc s’il peut être démontré qu’ils ont des allures asymétriques, il pourrait éclairer la façon dont cette compétence est apparue. Mais comme pour les crocodiles et les alligators, les allures du gavial ne sont pas bien documentées, il est donc évident que de plus amples recherches seront nécessaires.