Hier, SpaceX a lancé avec succès son prototype de vaisseau spatial Starship SN8. Il a atteint une altitude d’environ 40’000 pieds (12’000 mètres) au-dessus de son installation d’essai de Boca Chica, au Texas, avant de revenir (trop) rapidement sur la terre ferme… L’événement s’est terminé par une explosion spectaculaire.
Dans une série de tweets, le PDG de SpaceX Elon Musk semble prendre l’échec positivement. Et c’est compréhensible. En effet, même lorsqu’une fusée explose, les ingénieurs peuvent en extraire des données précieuses pour améliorer le prototype, et faire mieux la fois d’après.
« Mars, nous voilà !! », s’enthousiasme Musk dans un tweet publié quelques instants après l’explosion. À bien des égards, l’essai a été un succès retentissant, la structure prenant son envol sans effort, basculant sur le côté et contrôlant sa descente à l’aide de ses volets aérodynamiques. « Montée réussie, passage aux réservoirs collecteurs et contrôle précis des volets jusqu’au point d’atterrissage ! », s’exclame virtuellement Musk.
Starship est le vaisseau le plus massif et puissant de SpaceX, une fusée de transport lourde qui devrait un jour transporter jusqu’à 100 passagers vers des destinations lointaines, dont la Lune et Mars. Il devrait également servir au lancement de satellites vers l’orbite basse ou géostationnaire, et pourrait à terme remplacer les fusées Falcon 9 et Falcon Heavy pour devenir le principal lanceur de l’entreprise.
En somme, un événement spectaculaire durant lequel l’imposante fusée en acier inoxydable de 50 mètres de haut a démarré ses trois moteurs Raptor pour un bref vol contrôlé à haute altitude (40’000 pieds). L’un des trois gigantesques moteurs Raptor semble s’être éteint à l’apogée du vol. Environ une minute plus tard, un autre moteur a fait de même. Était-ce planifié ? Jusqu’ici, nous ne le savons pas, mais il est fort probable que cela fasse partie de la réduction progressive de la poussée nécessaire à ralentir la structure en chute libre.
Alors, qu’est-ce qui a bien pu provoquer l’explosion sur la plateforme d’atterrissage ? « La pression du réservoir du collecteur de carburant était basse pendant la combustion à l’atterrissage, ce qui a entraîné une vitesse d’atterrissage élevée & [désintégration rapide et imprévue], mais nous avons obtenu toutes les données dont nous avions besoin ! », explique Musk.
Fuel header tank pressure was low during landing burn, causing touchdown velocity to be high & RUD, but we got all the data we needed! Congrats SpaceX team hell yeah!!
— Elon Musk (@elonmusk) December 9, 2020
Dans l’ensemble, le milliardaire était de bonne humeur. Avant le test, il avait estimé que le vol n’avait qu’environ 30% de chance de réussite totale. « Félicitations à l’équipe de SpaceX, ouais !! », ajoute-t-il. La vidéo ci-dessous révèle bien les ajustements de poussée des moteurs et les variations d’angle pour ajuster la trajectoire et le basculement (particulièrement bien visibles sous cet angle), juste avant de voir le vaisseau partir en flammes :
Starship landing flip maneuver pic.twitter.com/QuD9HwZ9CX
— SpaceX (@SpaceX) December 10, 2020
Une autre vidéo, montrant le retour du vaisseau et l’explosion :
Amazing!!! #Starship
pic.twitter.com/9GqhK1EByY— Raúl Torres🇪🇸 (@RaulTorresPLD) December 9, 2020