Apparemment, il existerait un mécanisme de sélection spécial parmi les Diamants de Gould, des petits passereaux considérés comme étant en danger d’extinction. En effet, ce mécanisme permettrait à l’espèce de produire et maintenir des individus à tête rouge, à tête noire et à tête jaune.
Une équipe de recherche impliquant l’Université de Sheffield au Royaume-Uni, le Cornell Lab of Ornithology et d’autres institutions, a révélé des indices sur ce que pourrait être ce processus évolutif supplémentaire.
« La plupart des gens ont déjà entendu parler de la sélection naturelle », déclare l’auteur principal de l’étude Kang-Wook Kim, de l’Université de Sheffield. « Mais la ‘survie du plus fort’ ne peut expliquer la diversité de couleurs observée chez le diamant de Gould. Nous démontrons qu’il existe un autre processus évolutif – la sélection équilibrée – qui a maintenu une couleur de tête noire ou rouge durant des milliers de générations », explique-t-il.
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Cependant, le type à tête jaune (ou orangé) est produit par un mécanisme complètement différent, qui n’est pas encore compris aujourd’hui. À savoir que les diamants de Gould à tête jaune représentent moins de 1% de la population sauvage de ces oiseaux. « Avoir plusieurs types de couleurs distincts – un polymorphisme – maintenu au sein d’une espèce pendant une longue période de temps est extrêmement rare », explique le co-auteur de l’étude, David Toews.
« La sélection naturelle est généralement pensée de manière linéaire : une mutation modifie un trait, ce qui confère un avantage en termes de reproduction ou de survie, ce qui se traduit par une progéniture accrue, ce trait devenant finalement le seul type dans la population », ajoute-t-il.
Plusieurs études menées par l’Université Macquarie, en Australie, ont toutefois démontré que les diamants de Gould à tête rouge présentaient un avantage apparent : en effet, les femelles (toutes couleurs confondues) préfèrent les mâles à tête rouge, qui se trouvent également être plus dominants dans la hiérarchie sociale.
Alors pourquoi le type à tête noire n’a-t-il pas tout simplement disparu ? En réalité, il s’avère que le type à tête rouge présente également des inconvénients, tels que des niveaux plus élevés d’hormones du stress en situation de compétition. « Si des avantages sont annulés par des inconvénients simultanés, ces deux types de couleurs peuvent être conservés – il s’agit d’équilibrer la sélection. Les têtes rouges ne sont pas aussi courantes dans la nature, donc la pression d’équilibrage réduit l’avantage d’être rouge. C’est super cool ! », explique Toews.
C’est de manière indépendante que des équipes de l’Université de Sheffield et du Cornell Lab se sont concentrées sur un gène particulier, appelé follistatine, qui se trouve sur le chromosome sexuel des diamants de Gould et qui régule la mélanine pour produire des individus à tête rouge ou à tête noire.
Mais, plutôt que de rivaliser, les deux équipes ont décidé de s’associer et de partager leurs données. Concernant les individus à tête jaune, il s’agit d’un gène différent qui entre en action, et ce dernier n’est pas situé sur le chromosome sexuel. Il contrôle bel et bien la pigmentation de la tête mais il n’a pas encore été trouvé par les chercheurs, et il n’est pas très clair à l’heure actuelle ce qui fait que les individus à tête jaune persistent dans la nature.
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Par ailleurs, Toews et son co-auteur Scott Taylor, de l’Université du Colorado à Boulder, ont mené des recherches antérieures qui ont permis de révéler les gènes susceptibles de régir les différences de plumage entre la paruline à ailes bleues et la paruline à ailes dorées. Et l’une de ces régions est exactement la même, située sur le chromosome sexuel, qui diffère parmi les diamants de Gould qui ont une coloration de tête différente.
« Nous ne pensions pas que nous localiserions la région génomique exacte qui régit les différences de plumage à la fois chez le diamant de Gould et chez les deux parulines », a déclaré Toews.
Mais à présent que les chercheurs ont réussi à localiser cette région génomique, ces derniers pensent qu’il est probable que cette même région soit active et responsable de la régulation des couleurs de plumage chez différentes espèces d’oiseaux.