Les gouvernements du monde entier se sont fixé l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici la fin de la décennie. Selon certains scénarios, atteindre ce chiffre nécessite que les énergies renouvelables composent 40 % du mix énergétique mondial d’ici là. À quelques années de cette échéance, nous en sommes à 30 %, un taux encourageant — avec une contribution notable du solaire et de l’éolien.
Selon un rapport récent publié par Ember Climate, un groupe de réflexion axé sur la transition énergétique et l’énergie propre, la demande mondiale d’électricité a augmenté de 627 térawattheures en 2023. Cette hausse est principalement attribuée à cinq technologies : les véhicules électriques, les pompes à chaleur, les électrolyseurs pour la production d’hydrogène, les systèmes de climatisation et les centres de données. L’augmentation de la demande a été accompagnée par une croissance de la production d’énergie bas-carbone.
En effet, les sources à faibles émissions, y compris l’énergie nucléaire, ont représenté environ 40 % du mix énergétique en 2023. Bien que la production nucléaire soit restée stable par rapport à l’année précédente, la part d’énergies renouvelables a légèrement augmenté. Celle-ci est passée de 29,4 % en 2022 à 30,3 %, établissant ainsi un nouveau record mondial, et ce malgré les difficultés rencontrées par l’hydroélectricité dans plusieurs pays — en raison de sécheresses.
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Le solaire et l’éolien mis à l’honneur
Sans surprise, le solaire et l’éolien ont été les principaux moteurs de ce nouveau record dans le mix énergétique. Leur part est passée de 0,2 % en 2000 à 13,4 % en 2023. La Chine a énormément contribué à cette augmentation. En effet, en 2023, le pays a été à l’origine de 51 % de l’augmentation totale de la production solaire mondiale et de 60 % pour la capacité éolienne totale.
Comme pour l’année 2022, l’énergie solaire a été la plus grande source de nouvelle production d’électricité, surpassant l’éolien. Sa part de production est passée de 4,6 % en 2022 à 5,5 % en 2023. Au cours des 19 dernières années, le secteur solaire a connu une croissance significative, et selon le rapport d’Ember, cette tendance devrait se poursuivre, notamment grâce aux nouvelles installations prévues pour fin 2023. « L’énergie solaire, en particulier, progresse plus vite qu’on ne l’aurait cru possible », écrit David Jones dans le rapport, directeur du programme Global Insights chez Ember.
À l’inverse, la production hydroélectrique a souffert de sévères sécheresses affectant le Mexique et plusieurs pays asiatiques. Cela a poussé les gouvernements à s’appuyer sur le charbon pour combler le manque.
Projections 2024
Pour 2024, le rapport prévoit une diminution des sources d’énergie fossiles, malgré une hausse attendue de la demande globale d’électricité. La production d’énergie issue des combustibles fossiles devrait diminuer de 2,2 % (représentant environ 333 TWh), contre 0,8 % en 2023. Cette baisse intervient alors que la demande d’électricité est estimée augmenter de 968 TWh par rapport à 2023. Cette prévision repose sur l’analyse des besoins croissants engendrés par l’expansion des infrastructures technologiques et l’augmentation du nombre de véhicules électriques.
Parallèlement, la production d’énergie renouvelable est attendue en hausse d’environ 1300 TWh. Quant aux émissions de CO2 du secteur électrique, elles devraient connaître une baisse d’environ 4 % en 2024, à condition que les réservoirs des centrales hydroélectriques se remplissent. « Le déclin des émissions du secteur de l’électricité est désormais inévitable », s’enthousiasme David Jones.