Vaccin contre SARS-CoV-2 : début des essais cliniques

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Nous évoquions hier l’avancée des recherches dédiées au vaccin contre le coronaviruH. Parmi les différents laboratoires pharmaceutiques à l’œuvre, la société Moderna Therapeutics, basée à Cambridge, est parvenue à mettre au point une formule en un temps record. Baptisé ARNm-1273, ce vaccin potentiel serait aujourd’hui prêt pour la première phase de test sur l’humain. C’est ce qu’a confirmé la société dans un communiqué officiel : le premier volontaire a reçu une dose du vaccin hier, à Seattle.

Ce vaccin, ARNm-1273, a été développé par les équipes de Moderna, en collaboration avec l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, soutenus financièrement par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI). L’équipe de recherche a d’ores et déjà lancé un appel aux volontaires afin de recruter 45 individus en bonne santé, âgés de 18 à 55 ans, pour tester l’efficacité de son produit, sur une durée de six semaines environ.

Un espoir pour le monde entier

Avec plus de 167 000 cas et plus de 6600 décès liés au coronavirus (selon les derniers chiffres communiqués par l’OMS), le monde entier reste dans l’attente d’un remède pour contrer cet ennemi invisible. Si 80 % des cas sont bénins, les autres sont considérés comme graves, voire critiques et nécessitent des soins intensifs. Cette première phase de tests est donc extrêmement importante et les résultats sont attendus avec impatience.

La technologie utilisée par la société Moderna pour la conception du ARNm-1273 est basée sur l’ARN messager (ARNm). Le principe est de synthétiser un ARNm capable de déclencher la réponse immunitaire des cellules humaines. Les coronavirus ont une apparence sphérique et leur surface est couverte de pointes, ce qui donne cet aspect de « couronne » d’où ils tirent leur nom. Ces pointes parviennent à se lier aux cellules de l’organisme, c’est ce qui permet au virus d’y pénétrer.

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Impressions 3D d’une protéine de pointe (spike) de SARS-CoV-2 (au premier plan) et d’une particule de virus SARS-CoV-2 (second plan). Sur celle-ci, la surface (en bleu) est recouverte de protéines de pointe (en rouge) qui permettent au virus d’entrer et d’infecter les cellules humaines. Crédits : NIH

La formule ARNm-1273 de Moderna est composée des informations génétiques de ces pointes. Ainsi, une fois injectée dans l’organisme, elle provoque une réaction immunitaire naturelle, sans pour autant infecter l’individu avec le virus lui-même. Tous les participants à l’étude seront bien entendu scrupuleusement suivis médicalement, notamment pour surveiller l’apparition d’éventuels effets secondaires. Si ces premiers essais sont concluants, des tests plus poussés suivront. C’est pourquoi un délai de 12 à 18 mois sera nécessaire avant sa mise sur le marché.

Un vaccin prometteur

Si l’ARNm-1273 a pu être développé si rapidement, c’est qu’il a déjà fait l’objet d’études lors de recherches sur des coronavirus similaires, notamment ceux liés au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et au syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Moderna n’est évidemment pas la seule à se démener pour lutter contre ce coronavirus. Nous vous parlions hier des laboratoires Medicago et Inovio Pharmaceuticals Inc., qui eux aussi s’apprêtent à entrer en phase de tests sur l’Homme (dès le mois d’avril pour Inovio).

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La société américaine Gilead Sciences avait quant à elle développé un traitement antiviral nommé Remdesivir, testé actuellement dans différents hôpitaux en Chine et aux États-Unis. Les premiers résultats sont encourageants. À savoir que le Remdesivir avait été initialement mis au point pour lutter contre l’épidémie d’Ebola en 2014, c’est pourquoi il a pu lui aussi entrer rapidement en phase finale de test. En France, le Haut Conseil de la santé publique recommande la prise de ce produit pour les formes les plus graves de COVID-19 ; un patient soigné au CHU de Bordeaux a pu en bénéficier et est rentré chez lui après 22 jours d’hospitalisation.

Sources : National Institutes of Health

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